Loustal et Götting avaient signé Pigalle 62-27. Götting avait déjà publié Noir, un polar années cinquante sous sa seule signature. Il revient sur Noir mais avec Loustal au dessin, un remake et une démarche inhabituelle qui donne un autre ton à la même histoire qui change cependant de décor. Direction les USA, la côte californienne dans les années soixante-dix. Faut pas toucher à la femme blonde. Polar sans concessions mais pas sans surprises. Une exposition Loustal a lieu chez Barbier et Mathon à Paris du 12 mai au 11 juin.
Il aurait pu avoir une vie tranquille Stefan, immigré de fraiche date et mécano chez un garagiste d’un patelin. Stefan a eu tort de dépanner trop vite le patron de la maffia du coin qui va lui proposer un job. Enfin si tuer un type peut être considéré comme un job. Et en prime il se plante le Stefan. Pour en rajouter une couche il devient l’amant de la femme du maffieux qui a un gros chien tout noir. Stefan va décoller sans parachute du haut d’une falaise.
Götting aime le polar noir. Avec Black Dog il reste dans un genre qu’il maîtrise bien. Il y a le flic teigneux, la blonde fatale et mortelle, le truand pris au piège et un pauvre type pas doué qui sera la victime parfaite. Loustal met le tout en images avec cette subtilité de trait qui le rend difficilement classable. Chaleur des couleurs, ambiances oppressantes ou au contraire ouvertes vers le large battu par le vent malgré la violence des faits, Loustal crée avec ferveur et chaleur, ouvre chaque case à un rendu unique qui se suffit souvent à lui-même. Du grand art. A noter la réédition de Barney et la note bleue, album de Loustal au dessin et Paringaux au scénario dans lequel ils racontaient la vie du saxophoniste Barney Wilen.
Barney et la note bleue, Casterman, avec CD, 30 €
Black Dog, Casterman, 18 €
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