Une histoire de destins et d’amitié, celle de deux immigrés, un Italien et un Algérien. Le Silence de Lounès est raconté par Baru et dessiné par Pierre Place, le parcours parfois complexe d’un homme qui ne sait plus où est sa vraie place. Avec la guerre d’Algérie en toile de fond.
Saint-Nazaire, le chantier naval. Nouredine et Giani sont de jeunes garçons dont les pères travaillent ensemble. Ils vont grandir peu à peu et nouer une vraie amitié. Le père de Nouredine n’aurait pas été très actif pendant la guerre d’Algérie. En devenant adulte, Nouredine le lui reproche et se radicalise en rejetant les brimades qu’il subit désormais sur les chantiers où il travaille à son tour avec Giani. Ce dernier explique à son ami que les Italiens ont été eux-aussi soumis au racisme des Français. La crise aidant, les chantiers périclitent. Nouredine devient un activiste, grève, dynamitage, rien ne l’arrête plus. Quand l’usine ferme il repart en Algérie. Giani ira le voir avec la sa femme, la sœur de Nouredine. Ils découvrent que Lounès a combattu dans les rangs de l’ALN Mais trop tard pour Nouredine qui est désormais un intégriste religieux.
L’art de la mise en images de flash-back alternés avec le récit d’évènements qui, en plus, évoluent dans le temps n’est pas simple. On sait le talent de Baru. Son scénario se tient bien et est empreint de toute la sensibilité d’une histoire déchirante. Rien à dire sur le dessin. C’est le découpage et les enchaînements des séquences qui peuvent parfois perturber la lecture. Il faut s’y reprendre pour savoir exactement à quel moment de l’histoire on se trouve et qui est le protagoniste qu’il faut suivre pour ne pas perdre le fil.
Le Silence de Lounès, Casterman, 18 €
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