On a l’habitude avec Conan qui généralement ne fait pas dans la douceur de vivre. Mais cette fois, dans La Maison aux trois bandits, il y va fort comme on dit. Sans le moindre état d’âme, ni morale, prêt à tout, tueur à gages, sombre, pas marrant mais efficace sans oublier une version du Yéti qui fait basculer cet épisode dans le fantastique sanglant. Patrice Louinet est au scénario adapté du texte de Howard bien sûr avec un dessin ultra-réaliste de Paolo Martinello que l’on a déjà lu dans l’excellent Guitry de Simsolo. Une vision différente mais décapante de Conan.
On pend un de ses copains, Nestor. Conan aurait semble-t-il commis quelques larcins en sa compagnie. Nestor travaillait pour le prêtre d’Anu qui l’aurait dénoncé. Il n’apprécie pas Conan et décapite le prêtre. Pendant un banquet on apprend qu’il y a de la torture dans l’air sur la personne du conseiller de Murilo, et que Nabonidus le prêtre rouge devient un danger pour les Nationalistes. Il doit mourir. Murilo a des informations sur Conan, un être sans foi ni loi donc prêt à commettre un nouveau meurtre. Mais Conan est arrêté par la garde royale. Murilo va tout faire pour le faire libérer pour s’en servir mais cela ne va pas être facile.
Conan en tueur certes qui en profite pour régler ses comptes, c’est le côté pas banal de cet épisode de fureur. La trame est aussi inédite car on dévie vers un suspense manipulateur qui fait largement rebondir l’action. On est en ville, dans des palais, enfermé dans un huis-clos très efficace bien restitué par Martinello. La peur règne dans ces pages sanglantes à souhait dont la génèse est expliquée en fin d’album par Patrice Louinet lui-même avec en prime des hommages dessinés par d’autres auteurs.
Conan le Cimmérien, La Maison aux trois bandits, Glénat, 14,95 €
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