Avec le tome 2 d’Après-guerre (Le Lombard), on pensait que Warnauts et Raives mettaient un terme à leur série qui avait commencé dans la Belgique des années trente. Cette fois on est à la fin des années quarante. Les conséquences de la seconde guerre mondiale sont palpables en Belgique. Warnauts et Raives étaient au Salon du Livre à Paris. Une occasion d’en savoir plus sur leurs intentions, réponses chaleureuses à deux voix, comme dans leurs albums qu’ils réalisent à deux mains.
Vous avez décidé de clôturer le cycle cette fois ?
Non, en fait. Contrairement à ce que l’on pourrait penser nous préparons deux autres albums. On était dans le même cas pour Les Temps Nouveaux où une suite au départ n’était pas programmée.
Vous restez bien sûr dans l’histoire de la Belgique des années cinquante et plus ?
Absolument car c’est une période à la fois faste sur le plan économique avec l’Exposition Universelle à Bruxelles en 1958 et la construction de l’Atomium, mais aussi politiquement plus heurtée avec l’indépendance du Congo belge. Le tout dans un contexte international de poursuite de la guerre froide.
Finalement, à ce que vous semblez dire, la Belgique est une synthèse de l’Histoire mondiale ?
Oui, c’est à la fois un problème et un avantage. La Belgique est l’Europe à elle seule, elle est multi-culturelle. Les prochains albums iront jusqu’aux années soixante-dix, quatre-vingt. Avec la disparition des personnages qu’on aura suivi toute leur vie.
Vous l’aviez décidé dès de début ? Ensemble, car on vous sent très complices ?
C’est une première de mettre fin à des personnages. On arrive à s’en détacher, il le faut, pour ne pas être coincé. Nous ne faisons pas de calcul. Cela pose parfois un problème. Nous avons abandonné des thèmes porteurs mais nous n’avons pas de regrets. Travailler à deux, ça joue beaucoup car il y a le regard de l’autre. Il n’y a jamais de tensions. Cela dit si nous sommes un couple en BD nous avons (rires) des vies privées, une vie familiale et nous ne mélangeons pas tout. Nous formons une équipe, nous jouons au ping-pong dans notre travail de création.
Femmes et hommes forment un très beau panel de personnages, toujours humains, bourrés d’émotion, crédibles dans vos séries. Vous avez une préférence en tant qu’auteurs ?
Les personnages les plus forts sont des femmes que ce soit dans Les Temps Nouveaux ou dans nos autres albums. Elles jouent souvent un rôle incontournable. Elles sont moins velléitaires que les hommes. Dans les deux prochains albums, le premier se déroulera en Belgique. On en est à la page 5. Le second aura pour cadre le Congo. Il y aura des repères comme la guerre d’Algérie, le Mur de Berlin qui est construit. On retrouvera des personnages allemands, le retour en Europe de personnages et de leurs enfants. Finalement ces six albums sont un peu la BD de notre enfance.
Tout à une fin. Et ensuite, après les deux derniers albums ?
Nos projets actuels concernent New-York. Ce sera une histoire de famille, haletante, des tranches de vie. Il faudra faire des repérages quand le projet sera plus avancé. Mais avant tout nous avons à boucler la fin des Temps Nouveaux et ces deux albums
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