La légion Étrangère française existe depuis 1831. Ce corps a collé à l’histoire de France jusqu’à nos jours et continue à être appelé en première ligne dès que la situation devient une affaire de professionnels aguerris. Hervé Loiselet a écrit Legio Nostra (Le Lombard), une BD-reportage. Avec son objectivité de journaliste, il trace le portrait d’hier et d’aujourd’hui, sans complaisance de ces légionnaires, étrangers devenus français par le sang versé. C’est Benoit Blary qui en a assuré le dessin. Propos recueillis par Jean-Laurent TRUC.
Hervé Loiselet, pourquoi ce choix de la Légion ?
La question s’est posée il y a 5 ou 6 ans de faire un album sur la Légion. Antoine Maurel, mon éditeur, me l’avait proposé. Je ne savais pas vraiment quoi faire. C’était une commande non détaillée. Il m’a dit « fais du reportage-documentaire. Tu connais l’Armée, fais la Légion ». Je ne savais pas comment aborder le thème. J’ai discuté avec des officiers et puis j’ai contacté la Légion. Ils m’ont invité à Aubagne assister à Camerone. (ndlr : Camerone, c’est en 1863 au Mexique. Une poignée de légionnaires résiste jusqu’à la mort à des centaines de soldats ennemis commandés par le capitaine Danjou, sujet souvent traité en BD dont Palacios. Danjou portait une prothèse de main en bois. Elle est devenue une relique montrée seulement le 30 avril à Aubagne. A notre que la main de Danjou avait été volée sur le champ de bataille et récupérée ensuite).
Et c’est là que vous avez réalisé ce qu’était la Légion Étrangère ?
Legio Nostra n’est pas qu’un format BD ?
Il fallait trouver aussi une alternance entre BD et Histoire, ajouter des interviews. C’est hybride avec beaucoup de bonus et de l’illustration. Impossible d’être exhaustif en un album. J’ai fait un choix sur des faits saillants. De la guerre de 14 à Bir Hakeim, la France Libre, la guerre d’Indochine avec ses 11.000 légionnaires tués, l’Algérie et le putsch de 1961, le saut déjà du 2e REP sur Kolwezi, le Liban, le Cambodge, la Guerre du Golfe et le Mali. C’est un résumé de l’histoire, de la Légion. Il ne fallait pas que cela tombe des mains d’un connaisseur mais qu’un néophyte comprenne. Le légionnaire va là où on lui dit d’aller et où les autres ne vont pas. Je n’ai rien caché. Ces hommes sont des légionnaires avant tout et ce n’est pas un vernis.
C’est le quatrième album que je signe avec Benoît Blary. On avait fait 20 ans de guerre. Il dessine facilement ce style de sujet et il a une grosse documentation. Il est très vite dans l’action avec beaucoup de références dans son imaginaire.
Votre projet d’album était calé dès le départ ?
Non, il a évolué. Le chapitrage a bougé avec une pagination qui a augmenté ou diminué. J’aurai voulu prolonger avec des interviews de journalistes étrangers. Je n’ai pas pu. Il y a beaucoup aujourd’hui de Russes, d’Ukrainiens et de Serbes. Il y a à la Légion la force d’une alchimie qui prend quelques soient les origines ou expériences militaires du légionnaire.
Quel avenir pour la Légion ?
Vous avez eu plaisir à réaliser cet ouvrage ? Comment la Légion a réagi ?
Oui, bien sûr mais beaucoup de mal à le faire. La Légion, cela leur a plu. Au début ils avaient des réticences, des doutes ensuite puis ils ont adhéré. On a corrigé de très petits détails. A l’origine je voulais des interviews hors Légion mais les officiers d’autres armes n’aiment pas parler de la Légion. La communication est très structurée. Il fallait un feu vert au plus haut niveau. Des planches de Legio Nostra seront exposées à Calvi au 2e REP cet été.
Et après la Légion ?
J’ai en cours un one shot sur le procès d’un couple de femmes à la fin de la guerre en 44 pour collaboration devenu ensuite à Cluny un acte de Résistance. Un second procès à charge a eu lieu en fait sur le dos de victimes innocentes au nom de la réconciliation nationale.
Legio Nostra, La Légion Étrangère d’hier et d’aujourd’hui, Le Lombard, 17,95 €
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