On aurait tendance à oublier aujourd’hui, dans un monde où les dépôts de bilan, les licenciements massifs, les rachats et les délocalisations sont monnaie courante, des combats exemplaires comme celui des employés de Lip au début des années soixante-dix. Paradoxe en fait, car le crash de Lip intervient encore pendant les trente glorieuses, à une époque où la France est peu endettée et où le chômage est un mot rare. Lip, des héros ordinaires, remet les pendules à l’heure, formule facile mais qui permet de comprendre ce qu’a été cette lutte sociale exemplaire et courageuse.
Lip va vivre sur son trésor de guerre, les montres que les ouvriers vendent en direct malgré les menaces et la police. Autogestion, espoirs qui ne dureront qu’un temps mais victoire quand même pour les Lip. Finalement les Lip était en avance sur leur temps, précurseur des Florange ou autre entreprise qui ne correspond plus aux critères de rentabilité des actionnaires. Laurent Galandon et Damien Vidal au dessin ont eu raison de nous rafraîchir la mémoire et ce n’est pas un hasard si c’est Jean-Luc Mélenchon qui a écrit la préface.
Lip, des héros ordinaires, Dargaud, 19,99 €
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