Du tragique, du western mexicain qui flirte avec Shakespeare, du grand spectacle dans un univers peu utilisé dans le genre, des personnages poids lourds et surtout une histoire hors normes de Gilles Mezzomo scénarisée par Philippe Thirault (Glacé). Le dessin est digne des grands du thème. Mezzomo rencontré en Lozère à Sainte-Enimie pour Le Vétéran ou Le Maître des îles a pris une envergure superbe. Un one-shot qui se dévore, un long-métrage où la part psychologique est bien menée sans concession pour un drame qui ira au bout de l’honneur et des destins embarqués dans cette aventure qui prend aux tripes du début à la fin.
Mexique 1863, un puma décime le troupeau de Don Armando, pisté par le fidèle Nô Eusebio. A leur hacienda son fils Diego part avec Vilès à la ville livrer des chevaux. Sa mère s’en inquiète. A Santa Ana Diego veut saluer la belle Joselita mais il la trouve avec un autre homme, le fils de l’Alcade. Don Armando a retrouvé le puma alors que Diego est poursuivi par des cavaliers conduit par l’Alcade. Il est couvert de sang et a un couteau à la main. De retour à la hacienda il veut changer de cheval pour fuir mais est capturé sous les yeux de sa mère. Il aurait violé Joselita, tué le fils de l’Alcade et Vilès. Ce qu’il nie. Il va être pendu mais son père arrive. Et décide de faire justice lui même alors qu’approche un tueur d’Indiens, Hinter et sa bande.
Le mélange est serré, bien cadré, et la tension ne faiblit jamais. Il y a aussi la jeune et belle Apache, des décors parfaits qui donne le ton, des malfaisants sans pitié, des rebondissements et le désert pour théâtre. Et une mère prête à tout pour sauver son fils. Un grand moment pour un album qui se détache du lot des dernières sorties.
Hacendado, L’honneur et le sang, Glénat, 18,50 €
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