Un conte jeunesse qui est une démonstration en bonne et due forme que souvent nous nous torpillons, si l’on peut dire, nous même. Nous sommes la cause de nos propres déboires. Pozla (qui avait reçu le prix Schlingo 2014, on s’en souvient et celui du Jury à Angoulême en 2016) a signé ce récit complet qui sait trouver son chemin sans aucune difficulté pour émouvoir tout en donnant une belle leçon de vie largement teintée de fantaisie. L’Homme qui courait après sa chance est une ode au bonheur simple. Il faut le saisir sans se poser des questions inutiles. Le dessin ajoute son charme et sa poésie à une édifiante histoire bien tournée.
Il n’a pas été gâté par la vie ce pauvre garçon. Quoiqu’il fasse, il se plante. Une victime à part entière, du renard pour ses poules, des piafs pour son champ et quand il cherche une fiancée il se fait doubler. Un paumé pur et dur. Mais un gentil escargot va lui indiquer le chemin au bout duquel il va trouver le bonheur. Il faut qu’il aille voir « Celui qui sait tout » en haut de la montagne. C’est sa seule chance de la retrouver sa chance justement. Et il s’en va le pas gai luron, rencontre des périls divers, tombe sur un tigre famélique qui a perdu l’appétit, ne le dévore pas, et lui demande de questionner le sage sur ce phénomène douteux. Ce n’est pas fini, le bougre s’abrite sous un arbre qui a du mal à respirer. Lui aussi le mandate pour qu’il interroge le vieux sur le sujet. Reste plus qu’une belle si possible, au passage à rencontrer.
Il s’accroche le petit bonhomme, avale les montagnes, tente le tout pour le tout. Il va la retrouver sa chance. Mais il y a Polza qui aimerait bien lui jouer un tour. Le bonheur finalement, c’est celui qu’on se construit. Une démonstration toute en finesse, qui nous balade dans tous les sens du terme, avec sensibilité et humour.
L’Homme qui courait après sa chance, Delcourt Jeunesse, 13,95 €
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