Autour de la BD

Bienvenue dans mon demi-monde, la potion magique de Caroline Lhomme et Florence Cestac

Quand on s’est rencontré avec Caroline Lhomme, elle était attachée de Presse chez Glénat. Il y a maintenant plus de 20 ans, je garde un souvenir d’elle très précis à un Salon du Livre à Paris où j’enchainais les interviews, à l’époque pour Midi Libre. Et puis il y a eu ce message. Caro a été victime d’une rupture d’anévrisme le 8 mars 2001. Entre la vie et la mort qui finalement, parce qu’elle l’a envoyée aux pelotes, n’a pas voulu d’elle mais ce n’était pas un cadeau non plus. Hémiplégie, la trachée en compote, réapprendre à marcher, Caroline va se battre, toujours et encore. Mieux encore, résister avec une volonté de fer. C’est son journal de bord qu’elle publie aujourd’hui, Bienvenue dans mon demi-monde, le journal pas triste d’une survivante qui ne cache rien. Avec elle, il y a un grand cœur à gros nez, un bijou de sensibilité, Florence Cestac qui illustre son texte avec humour, délicatesse. Un duo qui a mis la vie en première ligne de si belle façon qu’on a qu’une envie, c’est de les remercier du message quand on se plaint bêtement, et de les embrasser.

Jeune journaliste web, après Glénat, Caroline Lhomme avait la vie devant elle, le bonheur en prime, du talent. Boum, un très gros boum dont elle tient la chronique dans des pages écrites avec un style qui décoiffe. Un témoignage dans lequel elle ne va jamais lâcher prise. On sent bien que ce n’est pas facile tous les jours, qu’il faut sûrement pleurer un bon coup entre deux apéros avec les copains, la maman formidable. Le handicap, elle va aussi en faire un thème à creuser car pas question de rester inactive malgré les difficultés, les regards des autres. Caroline c’est l’espoir, c’est un témoignage sans chichis superbement écrit, qu’on lit d’une traite, pris au cœur.

Voilà on sait tout, des petites joies, des grands bonheurs, des amours, des toubibs plus ou moins tordus. Il y en a beaucoup de formidables et d’autres, des fois on se demande où ils ont appris à être humains. Les scuds, on se dit toujours que c’est un autre qui va les prendre sur la tête. Faux. Croyez moi sur parole. Alors le message de Caroline, d’espoir, de souffrance affrontée si on lit bien entre les lignes, il faut l’intégrer, l’en remercier car il est utile, vital. Son rire est là avec son humour. Une aide forte, sans fard. Et puis Florence avec ses dessins, ce n’est pas rien non plus. Une vraie potion magique ce bouquin. Avec le soutien de la Fondation de la Banque Populaire.

Bienvenue dans mon demi-monde, le journal pas triste d’une survivante, Hugo Desinge, 19,95 €

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