Des origines à nos jours, l’histoire des villes de France se décline en BD. Les éditions Petit à Petit en ont fait une collection qui s’enrichit et permet toujours de découvrir petits et grands secrets de ces cités millénaires françaises qui nous abritent aujourd’hui. Et comme il faut bien rester un peu chauvin , ce sont Montpellier et Narbonne, sud oblige, dont on va saluer la sortie récente en librairie. On rappellera que Toulouse est aussi au générique des belles villes d’Occitanie traitées par l’éditeur sans oublier bien d’autres dans la plupart des régions de France. Une collection qui offre aux lecteurs savoir et planches BD variées sous forme d’histoires courtes par des auteurs régionaux.
Montpellier, à tout seigneur tout honneur au moins à titre personnel et familial, aura droit à deux tomes. Le premier, de la Préhistoire à Rabelais, est composé de pages illustrées et rédigées qui alternent avec des histoires courtes, la formule bien rodée et efficace de la collection, signées par une belle palette d’auteurs. On trouve des scénaristes comme Dobbs, Béatrice Merdrignac, des dessinateurs du terroir de Thomas Balard, Simon Quemener, Alain Peticlerc, Anders Lazaret, Philippe Fenech, Cédric Ghorbani, Gaëlle Hersent à Manu Nhieu, Claude Pelet, Florent Daniel, Pascal Nino, Delphine Terrasson, François Fleury. On va commencer du côté de l’Hortus et du Pic Saint-Loup, sommets bien connus de l’environnement de Montpellier. Il y a déjà des Montpelliérains préhistoriques certes un peu cannibale mais entourés de flamands ou de taureaux. Les Romains vont construire la voie Domitienne, le port de Lattara près des étangs ouvre son bassin et la Vierge noire ramenée des Croisades veille en 1129 sur Montpellier qui prend ses bases définitives.
Les Guilhem vont régner sur la ville, place ensuite à la dynastie aragonaise. Une muraille enferme l’écusson et la tour des Pins s’élève au bord du futur boulevard Henri IV. Les Juifs sont persécutés et leurs biens confisqués par le roi en 1306. On peut visiter encore aujourd’hui le bain traditionnel de l’époque. Saint-Roch et son chien, Jacques Cœur, la médecine bien sûr dont Montpellier reste un peu la capitale et qui fera sa notoriété, Rabelais dont la robe est portée par les futurs médecins, Nostradamus pas content, Rondelet et tant d’autres. Un excellent album, simple d’accès, complet, riche et distrayant qui apporte bon nombre d’informations sur une ville au très riche passé.
Montpellier, Tome 1, De la Préhistoire à Rabelais, Petit à Petit, 16,90 €
Place à Narbonne dont l’album vient de sortir. Au scénario, il y a Gaet’s, Béatrice Merdrignac. Au dessin, toujours de la région, on retrouve Emmanuel Roudier, Jez, Pauline Roland, Laurent Bonneau, Ruben Del Rincon, Auleeve, Thomas Balard, Claude Pelet, Anais Bernabe, Jean-Michel Arroyo qui signe la page de garde, Delphine Terrasson, François Fleury, Florent Daniel. Les Narbonnais se sont mis très tôt à l’ouvrage, 50 000 ans avant JC. Tautavel, arrivent les Élisyques une peuplade d’origine ibérique. Narbo au néolithique offre déjà une société très hiérarchisée et bien sûr les Romains vont eux-aussi bien plus tard débarquer car César, ce bon Jules, donne des terres narbonnaises à ses vétérans de la guerre des Gaules. Une colonie qui ne cessera de se développer. Narbonne devient le plus grand port de la Méditerranée. Romains, Gaulois, Goths, on brasse cultures et populations. Narbonne sera aussi wisigothe, se fortifie mais arrivent les Arabes qui prennent la ville. Narbonne sera musulmane puis carolingienne. Troubadours, abbaye de Fontfroide, on s’ouvre au Moyen Age avant que le Prince Noir au XIVe siècle ne saccage le Narbonnais et le sud de la France. Une fois encore, on découvre, on apprend avec des détails colorés, sur des histoires mises en valeur et en dessins par des auteurs de talent.
Narbonne, Tome 1, Des Élisyques au Prince Noir, Petit à Petit, 16,90 €
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