Une sorcière et son apprentissage, ses déboires divers et sa montée en puissance, Sabrina est un comics délicieusement horrible et rétro. Pas sa faute à la gamine si elle a eu des parents mi-sorcier, mi-moldu. Ce qui ne va pas arranger ses affaires sous la houlette de deux tantes à balai volant. On démarre en douceur et les choses se gâtent au royaume du grand fourchu. Roberto Aguirre-Sacasa a écrit le destin de Sabrina, adolescente introvertie. Robert Hack lui a donné vie sur papier, le tout dans les années soixante, époque aussi des meilleurs films du genre, Hitchcock compris ou de la Hammer. Un petit goût d’hémoglobine délicieusement rétro. Sabrina arrive en droite ligne du monde d’Archie Comics.
1951, Edward Théodore Spellman a un maitre, Satan. Et des sorcières pour copines. Quant sa femme Diana, humaine, a mis Sabrina au monde, il était convenu qu’elle lui laisse le bébé. Mais Diana joue les rebelles ce qui oblige Edward a lui brouiller les neurones. Sabrina est confiée à ses deux tantes qu’elle va vite faire devenir chèvre. Car elle est douée Sabrina et même enfant elle a plein de pouvoirs tordus. En cadeau, on lui offre un matou qui parle, un humain transformé. Mais pour beaucoup de sorciers, Sabrina reste une bâtarde. Il faut déménager pour éviter les conflits et continuer à élever la chère enfant à l’ombre du diable. Dans un vieux manoir la petite famille Adams s’installe et accueille le cousin Ambrose, bellâtre avec deux énormes serpents najas. Devenue ado, Sabrina va au collège, a un flash pour un certain Harvey Kinkle. Erreur, et d’un lac sort une succube, démon du désir. Mais le monstre à visage démoniaque a un but bien précis. Se venger d’Edward qu’elle aurait dû épouser. Et au passage s’offrir Sabrina en goûter. Madame Satan a du pain sur la planche.
Elle est vraiment moche la succube mais elle va mener le Bal des vampires, jouer à l’Exorciste et à la Nuit des morts vivants. On part en douceur et on atteint assez vite l’horreur pure avec Madame Satan qui sait devenir une belle plante si besoin. Prénom Iola pour le monstre qui n’a pas accepté d’être larguée par Edward père de la bâtarde à éliminer d’urgence. Sabrina va grandir. Sabbat, sorcières, la totale. Ces nouvelles aventures sont séduisantes, envoûtantes avec une pointe d’humour qui ne gâche rien. Des clins d’œil aux stars féminines de l’époque pour look, de Betty Page à Monroe.
Les Nouvelles Aventures de Sabrina, Glénat, 12,50 €
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