On l’a découvert, aimé bien avant qu’il ne devienne un héros de BD. Pepe Carvalho, peu de temps après la disparition de Franco en Espagne, a été créé par le très catalan et brillant écrivain Manuel Vazquez Montalban. Une référence littéraire mais aussi chantre de la belle ville de Barcelone. Pepe c’est un type qui a l’air de rien mais pourrait en remonter à Colombo. Un teigneux mais cérébral, qui adore les femmes et la cuisine. C’est un peu l’homme des causes perdues, le Sainte Rita du Bario Chino. Cette fois, dans ce tome 3, Les Mers du Sud il va essayer de reconstituer faits et gestes d’un type plein aux as disparu depuis et un an et qui a réapparu en cadavre. Ce qui fait désordre. Où était-il allé ? Au générique on a toujours au dessin toujours aussi authentiquement inspiré Bartolomé Segui réaliste et empreint de la cité catalane sur un scénario exemplaire pour une adaptation de Hernán Migoya. Un vrai faible pour Carvalho écrit et dessiné.
1979, Barcelone deux gamins se font poursuivre par la police. Leur voiture est rattrapée mais un des types se barre, se planque dans un terrain vague et tombe sur un cadavre. Au Barrio Chino, Pepe cultive son goût des boissons alcoolisées, drague et fait la sieste. Il tombe sur un chiot en vitrine et décide de l’adopter. Au bureau son adjoint Riutores lui demande si il connait Carlos Stuart Pedrell. Vaguement mais il va en apprendre plus de la famille et de son meilleur ami. Le cadavre c’est lui. Sa femme veut absolument savoir ce qu’il a fait de son départ à priori pour les iles jusqu’à sa mort. Et si possible le nom de son assassin. Pepe se renseigne auprès d’un flic et la liste est longue des suspects potentiels. Une copine et amante prostituée vient lui faire un coucou. Comme à chaque début d’affaire Pepe brûle un livre dans sa cheminée. Pepe visite les bureaux du mort et trouve les noms de peintres contemporains dont un qu’il connait bien et qui lui raconte la vie de Pedrell. Il a une fille Yessica qui va flasher sur Pepe.
Il y va joyeusement avec le casting Montalban. Les personnages s’accumulent. La plupart aurait une raison de le flinguer Pedrell. Comme dans chaque roman Montalban dans le texte et l’image reste fidèle à lui même, une intrigue dont très enchevêtrée mais finalement d’une logique implacable. Dans ce genre de polar tous les indices comptes. Montalban ajoute une dose de politique au tout et on en redemande une fois de plus.
Pepe Carvalho, Tome 3, Les Mers du Sud, Dargaud, 16 €
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