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Mobius, mourir c’est revivre

Après l’Indochine, Jean-Pierre Pécau s’embarque dans le, ou les mondes des morts. La mort ne serait qu’un passage qui permettrait d’aller se refaire une santé, se réincarner sans que pour autant on s’en souvienne. Un concept religieux souvent adopté mais dans Mobius, quand on est mort on peut rejoindre un des milliers de mondes concentriques, le nôtre étant le noyau primitif. Et à travers ces mondes il y a des agents, les Voyageurs, qui eux se souviennent d’où ils viennent, peuvent mourir volontairement pour s’y balader en mission. Dessin de Kordey dont redoutablement efficace, toujours aussi singulier et puissant sur un scénario intriguant, vaste en possibilités SF qui fonctionne à merveille. Un bon duo qui se connait bien et donc efficace.

Paris, stade de France, Berg vit dans un camp de gitans sous l’autoroute. Un commando dirigée par Lee se rapproche de lui pour le récupérer. Ils ont des bagues réglées sur 9999. Arrivés sur place le trio fait fuir Berg qui est percuté par une voiture mais Lee meurt elle aussi. Réveil douloureux de Berg et de Lee dans un autre monde, Terra 10, en pleine bataille. Berg pourtant n’a pas de bague et ne se souvient de rien. Pour les exfiltrer, Lee est obligé de se tuer à nouveau avec lui mais il est blessé. Bien arrivée sur Terra 9999, Lee rend compte à Nona au Mont, inquiète des agissements d’un tueur en série sur Terra 492 qui tuent les Gitanes. Seul Berg pourrait le trouver.

Berg est donc la clé du récit mais amnésique. Ce qui permet de lui expliquer, comme au lecteur, les savoureux mystères des mondes. Notre Terre est 0000, ce qui fait de la marge avant 9999, dernière des strates. Car Berg est un voyageur capable de mourir, changer de monde et de s’en souvenir sans bague. Principe génial mais simple. Va y avoir du pain sur la planche car le tueur est un grand nerveux insatiable avec surprises à la clé sinon cela serait trop simple. Une fois les présentations faites, Pécau accélère, surprend, rebondit et Kordey sublime les ambiances, les décors. On sent qu’on va y prendre goût à ces mondes.

Môbius, Tome 1, Les Fils du vent, Delcourt, 14,95 €

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