On revient donc à ce jour du 31 juillet 171 où se brise sur des récifs L’Utile de la Compagnie des Indes Orientales. A son bord des esclaves malgaches raflés, un équipage, une cargaison diverse. L’île de Sable, un minuscule îlot entre La Réunion et Maurice, va être leur chance et leur piège. C’est sur cette île que débarque, de nos jours, Savoia et l’équipe de Max Guérout. Ils viennent aux sources pour reconstituer le dernier voyage de la frégate, et la survie des esclaves et marins mêlés. Ils vont construire ensemble un bateau mais seuls les Blancs pourront y monter en promettant de revenir tous les chercher. Il faudra quinze ans pour que la poignée d’esclaves qui ont survécu puissent être enfin ramenées.
On se souvient que Savoia mélangeait chronique au quotidien des recherches archéologiques couronnée de succès et reconstitution dessinée de la vie des naufragés au fil des ans. Avec un luxe de détails incroyables, il avait su faire partager espoirs, découragements, tristesse de ces abandonnés du bout du monde, innocents sacrifiés sur l’autel d’une économie et d’un racisme terrifiant. Le tout formant un journal où passé et présent se conjuguent et font acte de mémoire. Un émotion très forte se dégageait des pages. Encore plus peut-être aujourd’hui à la relecture de cet album phare. Savoia avait donné un souffle à cette aventure tragique qui se devait d’être racontée pour en garder le souvenir intact que l’exposition du Musée de l’Homme complète parfaitement.
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