Très difficile d’évoquer la mort qui plus est d’un enfant dans un environnement qui la nie de plus en plus. C’est pourtant ce qu’a tenté Loïc Clément (Miss Charity) avec Sanoe au dessin et couleur. Le Silence est d’ombre a pour cadre l’entre deux mondes, celui qui n’est plus la vie mais prépare à une nouvelle existence. On dira qu’on est dans le cadre d’une réincarnation possible mais que la poésie s’en mêle, apporte une émotion réelle, une délicatesse de sentiments. Une vie ne vaut peut-être rien mais rien ne vaut la vie. Sacré André, il laisse des traces depuis la philo. Joli dessin, très beau visage touchant du petit Amun.
Amun est un petit garçon qui n’a pas une vie très agréable, dans un orphelinat. Il meurt dans un incendie et se retrouve dans le monde sombre, celui qui précède sa nouvelle vie. On garde son apparence mais on est une coquille vide. On ne peut les voir mais ils nous observent. Normalement on reste très peu de temps dans cet univers étrange. Amun est un petit garçon timide qu’un étrange corbeau accompagne. Ils se retrouvent à Paris et a très peur de vivre à nouveau. Il est très bien là où il est. Et un jour il rencontre Yaël. Leurs solitude vont s’unir pour ne plus se quitter.
Deux gamins qui découvrent à la fois l’amitié, la joie et une certaine forme de vie. Du recul, un bonheur tout neuf, une complicité face à la vie qui bouillonne, les étonne. Pourtant il y aura aussi le mal de vivre, la tristesse, la nostalgie, une bouleversante expérience sur des couleurs pastel, des dominantes rouge et verte selon la dramaturgie. Un titre qui interpelle et séduit dans la très bonne collection Les contes des cœurs perdus (Jeannot).
Les Contes des cœurs perdus, Le Silence est d’ombre, Delcourt Jeunesse, 10,95 €
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