Il continue entre deux aventures homériques ses voyages. Cette fois Jhen, héros de Martin dessiné au départ par Pleyers, fait découvrir, ou souvent redécouvrir, les mythiques Chemins de Compostelle. Des chemins d’autant plus de saison qu’ils sont largement empruntés, entre autre en Lozère ou dans l’Hérault, par des centaines de pèlerins que l’on peut croiser avec leur coquille Saint-Jacques accrochée au sac au hasard d’une balade estivale sur un chemin de randonnée. Sur les traces de Jacques le majeur qui aurait évangélisé l’Espagne, Yves Plateau à l’illustration et Arnaud de la Croix aux textes reviennent sur les origines de ce pèlerinage aux multiples tracés.
C’est avant tour une recherche de soi le pèlerinage de Compostelle et une vision à part du patrimoine français découvert au fil des étapes. Si le but est bien sûr de rejoindre Compostelle en Espagne, les points de départ sont multiples. Arles, Le Puy-en-Velay bien connu, Vézelay beaucoup moins, et Paris sont les plus officiels. Quatre villes pour coller avec les quatre évangiles. On remonte au XIIe siècle avec le livre de Saint Jacques qui va guider les pèlerins du Moyen Âge et Paris où l’on part de l’église de Saint-Jacques-de-la-boucherie pour arriver à Saint-Jean Pied de Port avant de passer les Pyrénées. Des illustrations minutieusement reconstituées, c’est aussi la voie du Puy, celle qui passe par Conques, l’Aubrac, Rocamadour, plus sauvage peut-être et la plus connue. Au Puy il y a la Vierge Noire et la cathédrale Notre-Dame du Roy. Toujours des paysages d’exception au fil de ces sentiers foulés par les pèlerions au fil des siècles. Mais on n’oublie par Arles, la route du Sud avec Saint-Gilles dans le Gard, le superbe village héraultais de Saint-Guilhem-le-Désert ou le Pont du Diable, qui rejoint Toulouse et Auch pour passer par contre au col du Somport. Ce sera ensuite ce que les Espagnols appellent le camino frances. Et pour cause en raison de l’origine des pèlerins qui iront ensuite jusqu’à Compostelle.
Le pèlerinage est toujours bien présent de nos jours et même devenu, pour certains, une sorte de destination touristique avec agence de voyage, port des bagages et étapes de charme. Ce qui n’était pas le cas au Moyen Âge pèlerinage de tous les dangers sans l’équipement moderne. Faire Saint-Jacques est souvent encore un rêve pour beaucoup. De la Croix et Plateau ont bien rendu les ambiances et l’histoire de ces chemins de Compostelle où l’on croise avec Jhen des personnages hauts en couleur comme Nicolas Flamel, Prosper Mérimée et bien d’autres. Un parcours initiatique avec tous les renseignements en fin d’album pour ceux qui seraient tentés par l’aventure.
Les Voyages de Jhen, Sur les chemins de Compostelle, Casterman, 12,90 €
Articles similaires