Il ressemblait à son héros. A croire qu’il s’était pris pour modèle ce qui n’est pas totalement faux. Cabu et le Grand Duduche ne faisaient souvent qu’un dans l’esprit des lecteurs ou des téléspectateurs de Récré A2. Même peut-être dans la vie. Un gentil poète qui savait aussi mettre les points sur les i et faire face aux extrêmes, aux « beaufs », aux pouvoirs imbéciles. Le Grand Duduche on l’avait découvert dans Pilote, bien avant que Mai 68 ne vienne réveiller, brièvement et sans tambour ni trompette, une douce France qui avait envie d’un grand frisson. Duduche, on va le retrouver à la Une pour le retour de Glénat dans les kiosques le 26 avril. Un numéro de 100 pages, Les Années Cabu le Grand Duduche, sera le premier numéro de la collection « Glénat présente ».
Dire que le Grand Duduche et Mai 68 sont étroitement liés dans le souvenir de cette génération qui a vu voler les pavés avant de partir à la plage, c’est un brin osé. On n’avait pas attendu pour le découvrir que la Sorbonne s’occupe et que Billancourt ferme ses grilles aux étudiants qui s’imaginaient qu’ils allaient faire la grand soir avant de devenir de vieux bobos branchés. Le Grand Duduche, et son papa Cabu avait bien senti son personnage, c’était un lycéen avec des profs coincés, autoritaires, méprisants, auquel on pouvait s’identifier dans les pages de Pilote dès 1962, Mâtin quel journal. Il était obsédé par la fille du proviseur, sorte de Topaze pagnolesque moins âgé, comme la plupart des garçons pour les jeunes filles dans des classes parfois miraculeusement mixtes. Pour ce qui est de l’écologie, le mondialisme, la société de consommation, Cabu lui en avait déjà une idée précise, militante, mais on ne savait absolument pas ce que cela signifiait dans une France qui vivait tranquille et où à Paris seulement on a vu des barricades limitées à un arrondissement, voire à un quartier latin, enflammer un pays entre deux discours du Grand Charles qui a sifflé la fin de la partie pendant que Pompidou donnait ce qu’ils voulaient à des syndicats qui avaient pris le train en marche mais pas pour faire la révolution.
Tout ceci n’enlève rien bien au contraire, à ce retour en force du Grand Duduche pour lequel, à plus d’un titre, on a une farouche affection. Cabu est passé, faut-il le rappeler, de Pilote à Hara-Kiri, Le Canard Enchainé et Charlie Hebdo où il a été assassiné avec ses copains dont Wolinski par d’abominables crétins tarés le 7 janvier 2015.
À l’occasion du cinquantième anniversaire de Mai 68, mais l’évènement se suffisait à lui seul, les éditions Glénat présentent les meilleurs extraits et planches des aventures du Grand Duduche dans un numéro de 100 pages qui replace le personnage dans la vie et l’œuvre de Cabu. Ce numéro, en kiosques dès le 26 avril, sera tiré à 40 000 exemplaires et proposé au prix de 6.95 €. Disponible pour une durée de 2 mois, il inaugure le grand retour de Glénat en presse avec le lancement de la collection « Glénat présente », une série de magazines reprenant les œuvres des plus grands auteurs de la bande dessinée d’humour autour de compilations thématiques. On pourra retrouver Vuillemin et ses sales blagues le 26 juin, Les Voyages de Wolinski dès le 26 août et enfin, pour conclure l’année en beauté, Les Femmes de Reiser à partir du 26 octobre.
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