C’est aujourd’hui le grand jour. Le Tour de France prend le départ et pour la première fois en Corse. Il fallait bien un génie pour créer le Tour. Au moins pour la petite histoire. Et quel autre génie que Léonard aurait pu avoir cette idée sans pareille après avoir inventé l’instrument indispensable, la bicyclette.
Léonard est de retour dans un 44e album de ses aventures et celles de son éternel souffre-douleur, Basile son disciple. Léonard a décidé qu’il fallait une compétition dont le vélo serait le roi. Donc le Tour est né et il part sur les routes avec sa cuisinière et Basile. Parcours, villes étapes, cols, la caravane, la publicité, la célébrité, EPO (épinards, piment, oignons) pour un coup de fouet salutaire, contrôle anti-dopage, tout y est. Léonard l’a pensé et il l’a fait à tel point que ce Tour de Génie est l’album officiel du Tour 2013 en partenariat avec les éditions du Lombard.
Bob de Groot est le scénariste de la BD Léonard. C’est en 1975 que Léonard, invincible et imperturbable génie fait ses premières armes. De personnage secondaire dans Robin Dubois, une autre série signée De Groot et Turk au dessin, il devient un héros à part entière. Avec quarante quatre albums, Léonard a fait du chemin. « C’est un vrai personnage tout public », confiait lors de sa venue à Montpellier (il reviendra en septembre prochain à O’Tour de la Bulle) Bob de Groot.
Et pour cause, car Léonard, caricature sympathique et parfois un brin caractériel de De Vinci bien sûr, est un jeune vieillard énergique et bouillonnant d’idées. Il est capable, on le sait, d’inventer avant la date, téléphone, machine à vapeur ou autre ascenseur révolutionnaire, scaphandre et aéroplane. Et c’est là que De Groot et Turk ont eu aussi un coup de génie, réussir à mélanger petite et grande histoire comme cette fois le Tour de France, sans se soucier un instant évidemment de savoir si les situations étaient anachroniques. Avec un humour décapant, décalé, parfois à la Keaton, De Groot a su s’amuser tout en faisant mourir de rire son public.
En ajoutant le personnage du Disciple, souffre-douleur que l’on aime voir prendre sa revanche sur son tyrannique maître Léonard, les auteurs récréaient une forme de Laurel et Hardy de papier et pouvaient ainsi laisser dériver leur imagination. « Nous avions donné vie à deux personnages très riches qui nous autorisaient pratiquement toutes les libertés », complète De Groot.
Humour débridé, à plusieurs degrés, Léonard se lit et se relit, touche un public de tout âge. Et l’imagination de De Groot ajoutée au dessin de Turk fait le reste.
Léonard, Tome 44, Tour de génie, Le Lombard, 10,60 €
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