Leo est de retour et revient aux origines de sa série mère. Avec Retour sur Aldébaran (Dargaud) il ramène Kim sur sa planète natale, celle dont elle est partie depuis longtemps. Mais si Kim n’a pas vieilli grâce à la Mantrisse, tout n’est pas simple sur Aldébaran. Ses copains aliens, les Tsaltérians, ne sont pas vraiment adoptés par la population et on se pose des question sur un cube quantique mystérieux. Leo surprend, son ton a évolué. On s’accroche avec plaisir à cette nouvelle aventure qui change la donne. Leo a toujours ce sens inné de la narration et son dessin unique. Il s’est confié à ligneclaire.info à l’occasion de la sortie de l’album le 25 mai. Propos recueillis par Jean-Laurent TRUC.
Il y a trois ans, Leo, vous m’annonciez déjà ce retour sur Aldébaran. Vous l’aviez prévu depuis longtemps ?
Oui, ça fait un moment que j’avais ça en tête. Quand j’ai commencé les Survivants je voulais trouver aux personnages, pour la suite, une autre aventure en particulier pour Manon qui devient dans Retour sur Aldébaran la garde du corps de Kim qu’elle n’avait jamais rencontrée auparavant.
On est dans un environnement dramatique immédiat avec une montée en puissance rapide. Le retour de Kim qui n’est pas simple, un cube mystérieux avec sa porte quantique qui mène on ne sait où, des nouveaux personnages qui relancent la série.
Il fallait avoir cette possibilité de deux ouvertures, de deux pistes. Et il faut toujours trouver des personnages qui s’ajoutent au récit, qu’on a sous la main pour mieux les travailler. Même si ensuite ils perdent un peu d’importance si besoin. Il se passe beaucoup de choses dans ce premier tome, ce qui est voulu bien sûr. Je suis en train de dessiner le tome 2 qui aura surtout pour cadre ce monde inconnu à double passage mais il faudra découvrir tout cela au fur et à mesure.
Ça fait partie de ma façon de raconter des histoires. Il faut toujours qu’il y ait justement cette part du réel qui nous raccroche à aujourd’hui. C’est une bonne façon de faire de la science-fiction, en y mêlant une part de réalité du présent. Mais avant tout il y a l’histoire. Le reste, c’est une toile de fond.
Vous êtes un scénariste infatigable. Quand on se lance dans un retour aussi attendu, un retour aux sources, comment on fait-on ? Vous écrivez tout le scénario d’une traite ?
J’ai une idée générale du cycle. Je sais comment ça va finir mais entre temps je peux évoluer au fur et à mesure que je crée l’histoire. Pour ces trois tomes de 60 pages du Retour sur Aldébaran, ça va prendre du temps. L’inspiration vient avec le temps. Je me suis aperçu que cela me donnait une vraie liberté entre autres de perfectionner mon récit.
Vous pouvez évoluer d’un album à l’autre ?
Dans Retour sur Aldébaran, on est dans un univers où la violence, verbale, physique est immédiate, doublée par le mystère de ce cube qui va ouvrir la porte, c’est le cas de le dire, de la grande aventure ?
Bien sûr. Il fallait trouver le moyen de changer le schéma que j’avais jusqu’à présent. Kim partait toujours sur une autre planète identifiée pour la coloniser. Cette fois avec ses partenaires dont certains du début, elle ne sait absolument pas où ils vont. Ils y vont un peu par hasard et le décor habituel, le déroulement de l’histoire se trouve bouleversé.
La cohabitation n’est pas simple avec les ET, les Tsaltérians, pour les habitants d’Aldébaran qui ont peur d’une invasion. Mais ils sont aussi les compagnons de Kim. En plus tous vont se retrouver dans ce monde inconnu où rien d’électronique ne marche. Vous avez vraiment mis la barre haut.
Merci. Dans ce nouveau monde auquel on accède par le cube quantique, si les communications avaient marché tout aurait été différent. Un personnage va être enlevé et ce sera impossible de communiquer. Les lasers ne marchent pas non plus. Donc c’est un élément important qui change la donne. Et c’est ce que je voulais.
Ils sont livrés à eux-mêmes et il ne faut pas briser le suspense. Manon et son ami Alex qui ont intégré l’équipe sont un peu mystérieux. Ils débarquent dès le départ de l’aventure. C’est le hasard ?
Leo, vous signez trois tomes avec une pagination importante de 60 pages par album. Vous allez pouvoir mener de front tout ce que vous faites à côté ?
Oui. Avant j’avais deux séries que je dessinais de façon alternée, les Survivants et Antarès. On était sur deux ans par album. Là je n’ai qu’une série, le Retour sur Aldébaran. Cela va me permettre de faire un album par an. Il y aura un cinquième tome de Centaurus après le 4 en juin prochain mais je suis au scénario seulement.
C’est donc le dessin qui vous prend le plus de temps ?
Absolument. C’est proportionnellement plus rapide pour moi de faire un tome de 60 pages qu’un 46 pages comme je faisais avant.
Après le Retour, vous avez déjà une idée pour une suite ?
Dans ma tête, je n’arrête jamais (rires).
Vous avez toujours les neurones en action, je sais. D’autres scénarios aussi ?
Pour le moment on est sur Amazonie et Centaurus. Mais je me concentre surtout sur ma série et le dessin d’Aldébaran.
Oui, j’y avais beaucoup pensé car il fallait que le personnage de Kim soit cette fois sans contraintes. Cela va la libérer dans l’action. C’était trop compliqué sinon à gérer.
Kim redevient plus solitaire mais traumatisée, on le verra.
Elle l’a toujours été solitaire. Je l’ai imaginée depuis le début comme ça. C’est le destin du héros à forte personnalité.
Vous avez posé les bases dans ce premier tome. On progresse et vous ouvrez plein de pistes. Cela a été compliqué ce retour ?
Pas forcément mais il fallait commencer un nouveau cycle sans décevoir. Je cherchais effectivement cette relance que j’espère réussie.
Vous parliez d’un album un an. C’est une tentation des éditeurs de raccourcir les délais. Le souhait des lecteurs aussi. Le marché de la BD évolue vite.
Aujourd’hui les séries ça marche ou ça s’arrête. L’attente fait peur aux lecteurs. Moi j’ai commencé à une époque où c’était plus facile. Pour des jeunes de nos jours, c’est compliqué avec la profusion d’albums qui sortent. Quand je pense qu’Aldébaran a commencé à décoller en ventes à partir du tome 4.
Si Aldébaran sortait aujourd’hui il n’irait pas jusqu’au tome 4. On laissait le temps à une série de s’imposer ?
Oui, c’est un peu ça (rires).
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