Une empêcheuse de tourner en rond la jeune Miss Charity, ignorée, délaissée par ses bigots de parents, surtout par sa mère. Elle a perdu ses plus jeunes sœurs et se passionne pour l’élevage, le sauvetage de la faune du jardin. On est en Angleterre puritaine, victorienne et coincée. Miss Charity a été portée sur les fonds baptismaux par Marie-Aude Murail. Cette émule de Sophie et de ses malheurs pour la Comtesse de Ségur, est adapté d’un crayon élégant par Anne Montel (Les Jours sucrés avec Clément) sur un texte charmant, peaufiné, plein d’humour, en voix off de Loïc Clément (Chaque jour Dracula) Une drôle d’enfant qui ne demande qu’à être connue Miss Charity, pleine de ressources et dont le profil curieux devrait plaire à ses nouveaux lecteurs BD.
1875, Londres, on ne se marre pas tous les jours chez les Tiddler. La mort est une question préoccupante pour la mère de Miss Charity, 5 ans, dont les petites sœurs sont des squelettes. Même Dieu a des doutes sur elle. Une petite souris grise va être le détonateur de la nouvelle passion de Charity. Ce qui n’est pas du goût de la gouvernante mais tant pis. Miss Petit Pas la souris est adoptée mise en cage mais Charity lui ouvre sa porte. Sauf que ce n’est pas un coup de maître et la bestiole meurt. Obsèques et tralala, on a tous connu ça. Mais elle persévère Charity, en trouve une autre, Miss Tutu, des escargots, un hérisson, une grive mal en point. Il va y avoir de la casse parmi les éclopés. Elle expérimente mais Tabitha la femme de ménage, y est peut-être pour quelque chose dans ces décès brutaux. Une grenouille meurt, un crapaud ne se transforme pas en prince charmant. En plus Charity a une voix d’exorciste. Et Tabitha lui raconte des histoires affreuses qui font peur dont l’affreux Bonnet Rouge.
De quoi avoir des neurones en vrac, Miss Charity mais la lecture va lui sauver la mise. Un lapin survivra à son destin de pâté, pour un temps. Puis il y aura le dessin et des cousins, cousines. On se plonge en souriant dans la vie exubérante de Miss Charity devenue Cherry. Une ambiance parfois de joli conte sentimental. Dans ce premier tome découverte, Charity prend ses marques vers un destin en belles images dont elle sera la créatrice. Adorable et très séduisant, poétique.
Miss Charity, Tome 1, L’enfance de l’art, Rue de Sèvres, 16 €
Articles similaires