Il avait repris le dessin de Murena pour le tome 10, après le décès de Delaby. Toujours, bien sûr, avec Jean Dufaux dont l’actualité immédiate est chargée (Le Cri du Moloch). Theo Caneschi avait signé Le Banquet, et aujourd’hui publie le onzième épisode d’une des séries les plus historiquement et sentimentalement mythiques du 9e Art. Néron et Lucius Murena jouent, depuis le début, à un je t’aime moins non plus dangereux, voire mortel. Mais cette fois le péril pourrait bien venir des femmes. Il déclenche les passions le beau Murena même si il a un peu perdu la tête et pourrait bien se retrouver sans le vouloir impliqué dans un complot contre l’empereur. On se souvient que Murena et Néron avaient été à la Une d’Historia BD n°4 en octobre 2020.
Rome est sortie des flammes. On est en 64 après JC. Néron se pose des questions avec un Tigellin de plus en plus puissant et machiavélique. Une gladiatrice d’exception l’Hydre, s’impose comme la meilleure et Tigellin voudrait l’acheter. La jeune femme veut à tout prix rencontrer Néron. Le Bossu, âme damnée de Tigellin doit retrouver Murena. Il sait qu’il est auprès de Lemuria, sœur de Pison, qui en a fait son amant dévoué grâce à des potions et est amoureuse de lui. Mais Lemuria est impitoyable, prête à tout pour le garder. Murena tente de lui échapper et devient l’amant d’Antonia. Murena retrouve peu à peu ses esprits alors qu’à Rome, Néron demande à Petrone si il a revu son ami. Un complot pour tuer Néron semble se profiler et Murena décide de rentre à Rome.
On revient donc à la case départ mais entre-temps les dés ont roulé. Murena va-t-il retrouver la confiance de Néron ? Que va faire la belle mais pas tendre Lemuria qui a donné son nom à cet épisode où on rebat les cartes. Sans oublier l’Hydre aux mystérieuses motivations. Jean Dufaux excelle avec Murena. Il est dans son univers où sensualité, violence, trahisons, amitié aussi, font cause commune et mènent une danse souvent mortelle. Avec Jean Dufaux il faut cherchez et se méfier des femmes. Un excellent opus qui relance encore plus la série et dont le dessin de Théo sublime l’histoire. Le personnage, le visage de l’Hydre est d’une rare puissance suggestive. Couleurs de Lorenzo Pieri.
Murena, Tome 11, Lemuria, Dargaud, 12 €
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