Même si il peut déstabiliser les puristes, les défenseurs du mausolée, ce Spirou de Lebeault et Filippi, Fondation Z ne pèche pas par son manque d’originalité, ni par la qualité de son dessin. Il est difficile d’en dire beaucoup plus car se serait trop sur cette intrigue qui a l’intelligence de revisiter le mythe et surtout revenir indirectement sur ses débuts. Une belle et volontaire série B où les destins des héros, la plupart en tout cas, se croisent et seront désormais liés. Une aventure sidérante et interstellaire bien concoctée par Denis-Pierre Filippi, maître en mystères divers spatiaux avec Colonisation où maritime avec Mickey et l’océan perdu.
Des robots géants qui ont un petit air de déjà vue chez Franquin abritent Pacôme, Zorglub et Zantafio. Champignac a réussi à dépolluer dans l’espace un petit océan à forte valeur ajoutée. Ils sont à la tête de la Fondation Z qui fait des transactions sous contrôle entre autres de l’agent Spirou membre du pôle de surveillance bio-génétique planète Hotoone. Spirou a des parents hauts placés et un grand-père célèbre mais chut. Il enquête lui aussi sur l’organisation. Sa sœur Seccotine aurait rejoint la rebellion à la Fondation qu’elle pense liée à l’administration de la planète. Elle est recherchée. Seccotine lui vole son accréditation pour pénétrer le niveau 7. Spirou se demande ce qu’elle va y chercher et se lance à sa poursuite. La jeune fille a un Spip avec elle, petit animal tout rouge aux pouvoirs incroyables. Pris au piège ils sont sauvés par un aventurier au regard froid, un certain Fantasio. Le trio réussit à s’échapper à bord d’un véhicule furtif.
Et voilà, on arrête les frais parce que d’abord c’est beaucoup plus drôle de lire cette Fondation Z au look à la fois rétro et steampunk. Des décors très achevés où il faut découvrir souvent des clins d’œil ici ou là, un trait ligne claire évoluée de Lebeault superbe, un scénario où Filippi rebat au moins provisoirement les cartes, des retournements de situation, le tout se tient vraiment bien et a une autre puissance en album que dans le journal Spirou où il a été prépublié, ce qui est normal. Beaucoup d’idées dans ce Spirou. Sacré Zantafio, sacré Zorglub, avec Champignac on finit par se demander qui sont les vrais gentils de cet album pas un instant iconoclaste mais au contraire une vision fort intéressante des débuts possibles de nos célèbres héros.
Le Spirou de Lebeault et Filippi, Fondation Z, Dupuis, 14,50 €
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