Une aventure dans un environnement science-fiction ou mieux réaliste post-apocalyptique, Eden que signe au scénario Fabrice Colin et la toujours enthousiasmante Carole Maurel (Collaboration horizontale) parle d’un monde élitiste mais où les cartes sont truquées. Un frère et une sœur sont appelés à passer dans l’univers des élus, la classe dirigeante dans un San Francisco revisité. Insurrection, lutte de classes, on pense parfois au film Bienvenue à Gattaca. Dessin très attachant, c’est tout Carole Maurel, et une histoire pour ados (et les autres) qui a du charme.
San Francisco est devenu Phoenice depuis le tremblement de terre majeur du XXIe siècle, la fameux Big One. Deux catégories sociales cohabitent au moins en apparence. Jonas vit avec ses parents dans le quadrant, quartiers prolétaires et l’élite sur la colline, le cœur, protégé par un mur. Jonas se prépare à passer l’examen pour y accéder avec son mentor, Herodias. Sa sœur, Helix, l’a réussi mais elle est coupée de sa famille. L’enseignement qu’elle reçoit est très rigoureux. Helix réussit à franchir le mur pour rejoindre son frère et lui avoue qu’on l’a aidée à passer le concours. Une société secrète, la seconde insurrection, veut faire exploser le système. Elle propose à son frère d’en faire partie et lui donne un délai pour répondre. Revenue dans le cœur, Helix s’aperçoit que son ami Circeon fait partie de la même association qu’elle. Jonas se pose beaucoup de questions et s’aperçoit que son père est lui aussi engagé dans la lutte.
Un schéma assez classique, cadré, et on se doute un peu de l’évolution possible de l’histoire mais Fabrice Colin sait bien faire bouger les lignes et surprendre parfois. Le duo Jonas-Helix va donc avoir du pain sur la planche face à une société qu’ils rejettent mais puissante. Une part romanesque qui s’ajoute à l’anticipation avec les rites de la société, la répression mais quelle suite ? Il faudra attendre le tome 2.
Eden, Tome 1, Le visage des sans-noms, Rue de Sèvres, 15 €
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