En ce 11 novembre 2016, le tome 6 de la fresque d’Eric Corbeyran et Étienne Le Roux sur la Grande Guerre prend encore plus de relief. On y retrouve leurs personnages, englués dans la boue des tranchées en août 1916, un siècle déjà. Ils sont originaires du même village et amis. En prime comme cela était souvent le cas ils sont dans le même régiment. Après les Tirailleurs Sénégalais qu’ils ont découvert dans l’album précédent ou les gaz, eux qui ne sont jamais sortis de France, il va y avoir les chars, ces premiers monstres d’acier qui sont censés devenir l’arme de demain. Mais cela n’ira pas sans quelques surprises.
On s’écrit pendant la guerre. Beaucoup mais la photo a pris une place de plus en plus importante. Jocelyne se fait tirer le portrait et l’envoie à Pierrot. Sur le front des chars anglais manœuvrent et tombent en panne. Pierrot, roi des mécanos est pressenti pour tenter de découvrir leur problème. Armand prie dans une église où le trouve Jules qui va se poser des questions sur la foi. Pierrot a peur de plus avoir de sentiments submergé par les horreurs de la guerre. Quand il reçoit la photo il en est très ému mais la perd au moment où un avion français s’écrase près de lui. Il va falloir tenter de sauver le pilote coincé dans la carlingue en plein no man’s land. Louis est défiguré en allant le chercher.
Eric Corbeyran arrive à mélanger l’Histoire et le romanesque lié au destin de ses personnages. Pas de faute bien sûr, ni dans cette apparition des chars d’assaut, ni dans le pilote blessé qu’il faut récupérer. On peut juste se demander si un poilu a détourné un tank tout seul pour aller aider un camarade. Mais il faut bien que la fiction rejoigne ce qui aurait pu être la réalité. Une série qui continue à s’imposer et prévue en dix tomes. A noter que quatre tirés à part inédits sont joints au tome 6 dessinée avec un grand réalisme par Étienne Le Roux.
14-18, Tome 6, La photo (Août 1916), Delcourt, 14,50 €
Articles similaires