Il fallait en ce 11 novembre avoir un album qui traite de la première guerre mondiale. Par devoir de mémoire certes mais aussi parce que la série 14-18 de Corbeyran et Le Roux est un projet ambitieux et de qualité. Saga d’une poignée de copains dans les tranchées, cette fresque est sans concession. Dans le tome 4, les Poilus se confient aux leurs, ou dérapent usés par la violence du front. Enfin ils ont à affronter un nouvel ennemi mortel, les gaz de combat.
En avril 1915, la guerre s’éternise. Finie l’idée d’une campagne courte et souriante qui menait directement les poilus à Berlin. Dans les tranchées la peur règne en maître avec les poux. Des bruits courent alors que les Zeppelin bombardent Londres et Paris. Le bleu horizon habille désormais les soldats. Momo écrit à sa femme. Jacques et Arsène jettent un gendarme à la rivière et se trompent de tranchée, déboulent chez les Allemands. On creuse des sapes et les poilus découvrent de curieuses bonbonnes abandonnées par les Allemands.
Cet épisode suggère que les Français savaient que les Allemands allaient utiliser des gaz de combat. Possible. Reste que les deux camps vont s’y mettre sans état d’âme. Corbeyran maîtrise et humanise parfaitement son sujet sur un dessin très évocateur et concis de Le Roux. Jérôme Brizard a parfaitement assuré décors et couleurs de la série.
14-18, Tome 4, La tranchée perdue (avril 1915), Delcourt, 14,50 €
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