Lapérouse 64, où est La Boussole tonnerre de Brest ?

Cela reste l’une des plus grandes et mystérieuses aventures navales françaises. La Boussole et L’Astrolabe ont sombrées début 1778 avec ce bon Lapérouse (il faudrait se mettre d’accord sur l’orthographe, Lapérouse ou La Pérouse ?) auquel ce non moins bon Louis XVI avait confié une expédition royale à des fins géographiques, cartes à établir. Sauf qu’on ne savait pas vraiment au début des années 60 le lieu exact du naufrage au moins pour La Boussole près de Vanikoro dans le Pacifique. L’Astrolabe on sait qu’elle y est. Lapérouse 64 reprend les grandes lignes des recherches engagées par la France à cette époque pour enfin savoir où était passé le navire. Mais façon Trésor de Rackam le Rouge avec une belle galerie de personnages qui collent eux-aussi aux années 60, le tout signé par Marie-Agnès Le Roux, Laurent-Frédéric Bollée et Vincenzo Bizzarri au dessin parfaitement dans le ton. Un album nostalgique sur le fond comme sur la forme mais très agréablement bâti.

Généralement le capitaine Guérin, nageur de combat et barbouze, commando marine, est dans des coups à la Rainbow Warrior. Un grand boum et un ennemi de la France en moins. Ce qui peut se discuter, mais cette fois c’est au plongeur archéologue qu’on le convie de jouer. Ce qui ne lui plait pas à Guérin mais il obéit et part avec une expédition de la marine Nationale sur La Lilloise vers Vanikoro dans le Pacifique Sud pour résoudre le mystère Lapérouse. Où est donc passée La Boussole ? Un solitaire célibataire Guérin qui sera sous les ordres du capitaine de frégate Durieux commandant de La Lilloise avec en prime à bord une journaliste Viviane qui va aussi plonger, plus Jackson un Néo-Zélandais qui a trouvé un nouveau gisement de débris du naufrage, un jeune océanographe Dumez électron libre qui fait son service dans la Marine. Mais les conditions météo risquent d’être difficiles. Pas de temps à perdre.

La disparition de Lapérouse est longtemps resté un mystère de l’histoire de la marine française. On retrouve parfaitement et simplement documentée dans l’album les étapes de l’expédition de recherche en 1964. Comme ce qu’ont été sous l’ère Cousteau les plongées sous-marines. Durieux va être obsédé par sa mission, Guérin garder son sang-froid et évidemment se rapprocher de la belle Viviane. On vit avec eux tous les grands moments de cette chasse au trésor historique, l’île fort peu sympathique de Vanikoro, les découvertes, les joies et les déceptions, les états d’âme de tous. On se laisse très facilement embarquer dans cette aventure passionnante, vraie au moins sur le fond. Ce qui est le cas de le dire. Un album qui se savoure, intelligent et bien fait. On apprend aussi en se distrayant.

Lapérouse 64, Glénat, 22,50 €