Un retour mémorable, à noter dans les tablettes, attendu à plus d’un titre, celui de Neige sous le crayon, le pinceau de Christian Gine avec bien sûr Convard au scénario. C’est fait, il est là l’album, le tome 14, le Printemps d’Orion qui remet en perspective le destin du jeune garçon sauvé puis éduqué par le premier des 12, Northman. On ne revient pas sur les fondements mêmes de cette saga commencée à la fin des années 80 par Gine devenu sétois depuis. On aura une pensée émue, un pincement au cœur pour la si adorable Rita Gine qui nous a quitté l’an dernier. Rita était l’épouse de Christian, attentionnée, amicale et toujours souriante. Dans ce diptyque, on va en savoir beaucoup plus sur Neige qui a vieilli mais porte en lui plus qu’un secret, de quoi faire basculer le futur des survivants pris au piège du dôme. Convard a mis Neige dans une situation cornélienne que Gine, dont le trait est toujours aussi inspiré, concis, riche, met en scène avec passion et action.
Bruxelles, on se bat dans les rues. Un homme, Jo, sa belle-fille et sa petite-fille, Line, sont pris au piège sous les balles de pillards. Un inconnu réussit à décimer leurs assaillants et ne fait pas de cadeaux. Il se fait appeler le Rebouteux. Avec eux un chien, Borgnaud qui l’adopte. Jo est en partie défiguré. Ils décident de faire route ensemble. Mais il va falloir se ravitailler. Le Rebouteux connait des caches secrètes dans l’Europe entière alors que le mur qui empêche de sortir de l’Europe commence à avoir des problèmes. Mais qui est le Rebouteux qui fait de curieux cauchemars dans lesquels il est question d’un enfant, Neige, enlevé et que Northman veut récupérer ?
On revient aux fondamentaux tout en ayant de nouvelles pistes, informations. Convard passe d’une époque à l’autre, pour consolider son histoire basée évidemment sur le mal d’Orion, fléau contre lequel il faut un vaccin à tout prix. Finalement, Neige était sans le savoir prémonitoire. Des personnages bien connus sont là, vieillis mais avec leur passé. Gine a su faire évoluer son dessin en conséquence tout en lui gardant ses spécificités, son originalité, ses liens avec les épisodes précédents. Le récit est très efficace et c’est un plaisir de replonger dans ces ambiances à la fois violentes mais si humaines. Une sorte d’enquête sur les origines doublée d’une sorte de jeu de piste, Neige a de quoi faire. On se laisse embarquer avec lui depuis ce jour déjà un peu lointain où Christian Gine venait pour sa première dédicace à Montpellier à la librairie Molière tenue par l’excellent et regretté Jean Debernard. Midi Libre avait décidé de publier au quotidien les aventures de Neige.
Neige, Tome 14, Le Printemps d’Orion 1/2, Glénat, 14,50 €
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