Ryan Lang a repris une vieille légende japonaise avec Issunboshi. Une lance céleste utilisée par les dieux qui avec ont créé les îles du Japon était trop puissante. Ils l’ont cachée en plusieurs morceaux mais un démon, un oni, veut les rassembler pour dominer le monde. Sauf que l’esprit de la lance est malin. On voit de suite que Lang a été formé, travaille dans des grands studios comme Disney. La fluidité, le graphisme, la narration de ce premier roman graphique est parfaite. Des tons en noir et blanc plus des aplats, Lang pourrait animer, faire un film de ce Issunboshi qui se lit d’une traite, bien lettré et découpé parfaitement. On devrait continuer à entendre parler de Ryan Lang qui vit et travaille à Los Angeles.
La lance céleste devint un arbre pour le manche, une fleur pour la garde, une pierre pour la lame. Restait l’esprit, essence de la vie qui s’élança vers les cieux. Mais un oni maléfique trouva d’abord l’arbre et le manche. Il comprit que la lance ferait de lui un dieu. L’esprit ne pouvait l’accepter et se rapprocha d’un couple sans enfant. L’esprit se transforma en petit garçon de la taille d’un pouce que ses parents nommèrent Issunboshi. Joyeux, courageux, mais petit, il était drôle et avait des copains. Sa taille ne dérangeait personne et une chouette était sa meilleure amie. En plus il avait une force physique herculéenne. Mais un corbeau antipathique le surveillait. Son père savait que son fils n’était pas là par hasard et avait une destinée hors du commun. Le petit samouraï et ses parents sont soudain attaqués par un énorme corbeau qui l’emporte dans ses serres.
Une aventure épique aux dialogues savoureux, aux cadrages, gros plans parfaits, on se prend d’affection pour le petit samouraï qui va affronter des créatures diaboliques, mystérieuses, rencontrer un aveugle qui le cherche depuis longtemps et va lui dévoiler son destin, rassembler la grande lance et battre le oni, l’ogre des montagnes qui a déjà trois des éléments. Il va devoir apprendre à combattre avec deux instructeurs, Sen et la belle Kenta. Il y a bien sûr une part initiatique, de l’humour et de la poésie mais une fois encore le dessin est la force vive, imparable de ce Issunboshi. L’écriture sur laquelle repose l’album est claire, carrée, fluide. Un OVNI à découvrir ce Issunboshi.
Issunboshi, Le petit samouraï, Le Lombard, 21,50 €
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