Il fallait bien un érudit talentueux, maître es-cinéma comme Noël Simsolo pour conter la vie de Sir Alfred. Et être accompagné dans cette aventure à la chasse aux mystères par un autre talent, celui de Dominique Hé dont la ligne est si enthousiasmante depuis Les Mémoires d’un aventurier. Dans le premier tome, Alfred Hitchcock était l’Homme de Londres. Il va devenir celui d’un Hollywood où il lâche Les Oiseaux sur Tippi Hedren, met la Main au collet ou La Mort aux trousses de Cary Grant. Qui dit Hitchcock dit maître du suspense, de la terreur discrète d’une cabine de douche ensanglantée et une kyrielle de chefs d’œuvre inégalés. Simsolo avec Hé s’en sont faits les porte-paroles.
En 1963 à Cannes on présente Les Oiseaux qui n’ont pas été accueillis avec enthousiasme par la critique US. Le film n’est pas en compétition. Comme le dit Sir Alfred cela évite d’être déçu par le palmarès. Il aura en 1941 l’Oscar du meilleur film pour Rebecca. Mais il n’aime pas les prix. Les Festivals se succèdent. Hitchcock n’a pas que des admirateurs, de François Chalais (qui se souvient de ce brillant critique à la voix si particulière ?) à Cocteau. François Truffaut, le grand futur réalisateur, devient le chroniqueur de Hitchcock. Claude Chabrol fera de lui une interview remarquée dans Les Cahiers du Cinéma. Désormais Les Oiseaux au début des années 60 marquent le point d’orgue d’une carrière qui pourtant est loin d’être terminée. Mais il y aura eu les débuts en 1939 dans un nouveau monde où rien n’est gagné d’avance en matière de cinéma.
On pourra peut-être regretter les flashbacks, un futur qui revient sur le passé tout en se mélangeant au présent d’un Hitchcock qui va mener sa barque avec brio. On croise Clark Gable, Carole Lombard, une guerre mondiale, Joan Fontaine et bien d’autres des plus grands noms à l’affiche de ses films. Hitchcock explique, décrit, se livre par Simsolo interposé. Ce deuxième tome est un hommage, un rappel détaillé du génie d’un homme inégalable, un auteur de films incomparables que Dominique Hé, en noir et blanc a transcendé.
Alfred Hitchcock, Tome 2, Le Maître de l’angoisse, Glénat, 25,50 €
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