2020 aura été, pour lui, la bonne année pour accéder au Grand Prix d’Angoulême. Emmanuel Guibert déjà nommé en 2019, vient d’être consacré face à Chris Ware et Catherine Meurisse. On se réjouissait particulièrement de voir Catherine Meurisse figurer parmi le trio des lauréats pour son talent, sa sensibilité. Ce sera obligatoirement pour une autre fois. Reste que ce Grand Prix à Emmanuel Guibert, un grand auteur à l’œuvre très riche, est largement mérité.
Avec Rumiko Takahashi élue en 2019, deuxième femme à obtenir le Grand Prix d’Angoulême. à laquelle succède Emmanuel Guibert, les votants avaient surtout marqué une rupture avec l’environnement franco-belge ou celui des grands noms venus d’outre d’Atlantique. Retour donc d’une certaine façon au fondamentaux. Comme l’a dit à cette annonce Guibert à 20 Minutes : « C’est difficile de dire quelque chose de futé à propos de distinctions pour lesquelles on ne postule pas… Mais ça fait très plaisir, bien sûr. Encore plus quand on se retourne vers les autres et qu’on voit leur réaction. Papa et maman, ma petite famille, mes copains… Ils sont tous fous de joie. Bien plus que moi, étrangement. »
Un rappel de la biographie d’Emmanuel Guibert
Né en 1964 à Paris (France), Emmanuel Guibert débute sa carrière avec une œuvre exigeante sur la montée du nazisme, Brune, qui lui prendra sept ans de travail. Au contact de ses camarades de l’atelier des Vosges, il décide de changer de technique et publie, entre 2000 et 2008, une série de planches inspirées par les souvenirs de son ami Alan Ingram Cope, La Guerre d’Alan. Fort de ce succès critique et commercial, il continue dans cette veine inspirée de vies avec Le Photographe, d’après des entretiens avec Didier Lefèvre, qui reçoit un Prix Essentiels du Festival en 2007. Grand technicien, reconnu par ses pairs comme un dessinateur innovant et précurseur, Guibert est également un scénariste prolifique.
Il crée avec Joann Sfar Les Olives noires, La Fille du Professeur et Sardine de l’Espace, ainsi qu’Ariol, avec Marc Boutavant, et ces deux dernières séries jeunesse vont mettre en lumière ses talents de conteur et de narrateur. Il est lauréat 2017 du Prix René Goscinny et a été mis à l’honneur par le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême en 2018 à travers une exposition rétrospective. La série culte Sardine de L’Espace de Emmanuel Guibert, Joann Sfar et Mathieu Sapin, sera mise à l’honneur à l’occasion du lancement du dessin animé au Festival cette année. Avant-première dimanche à 11h30 au CGR.
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