Jacques Tati est une figure iconique du cinéma français. Pour avoir côtoyé des inconditionnels de l’artiste, Monsieur Hulot à la ville comme à la scène, on sait qu’il était impossible d’émettre quelque doute sur son génie. On ne touche pas à Tati sous peine d’excommunication. Arnaud Le Gouefflec et Olivier Supiot ont signé un album qui explique, réhabilite avec tendresse un homme qui est allé au bout de lui même de sa passion géniale et inégalée.
1951, une scripte pour Tati ? Inutile il n’en veut pas. En 1924 il mime un match de foot devant sa famille. Il faut qu’il fasse du spectacle. Non un seul numéro qui perfectionne toute sa vie. Enfant il a déjà développé l’art du mime. Son père est encadreur et Tati apprenti. Il aime Keaton, Senett, Laurel et Hardy. Service militaire, rugby, il décide d’être clown. Son numéro de serveur reste dans les annales, il devient la coqueluche du Tout Paris. Il monte des projets de films. Il va y avoir la guerre, se planque et à la libération repart en campagne. Jour de Fête, de vrais acteurs mais aussi des amateurs dont un facteur célèbre désormais. Et il invente Hulot qui restera à jamais dans toutes les mémoires.
Unique Tati, son film ne se raconte pas il se regarde. Il est le témoin d’une époque dont le dessin de Supiot marque à merveille la simplicité très ensoleillée. Tati aurait adoré son dessin. L’imprévu, récompenses, projets, Playtime, un solitaire dont les auteurs ont tracé un portrait tendre, chaleureux, poétique. Un ingénu Tati poursuivi par sa scripte. Très belles couleurs, cadrages, Tati est l’une des pierres angulaires du cinéma mondial.
Tatt et le film sans fin, Glénat, 22,50 €
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