Le dessinateur et scénariste Jean-Pierre Autheman est décédé le 26 octobre à l’âge de 73 ans. On avait parlé de lui à l’occasion en 2019 de Aux Carrefours du destin, son dernier ouvrage, une compilation chez Glénat façon pavé de cinq des ses polars emblématiques. Créateur de Condor, un marin bourlingueur dont Midi Libre avait publié les aventures en son temps, Autheman c’était aussi des polars bien tordus, écrits et dessinés format roman en noir et blanc, sous le soleil de Camargue. Le Filet de Saint-Pierre avait ouvert le bal dans ce format assez atypique. Il sera primé à Angoulême pour Vic Valence.
Après des études d’architecture et de lettres, Jean-Pierre Autheman se décide à faire de la bande dessinée en 1972 et auto-publie Mémoires d’un gardien de phare. En 1975, il place ses BD ainsi que des histoires courtes dans Charlie Mensuel et L’Écho des Savanes. Il publie en 1978 sa première histoire réalisée en solo Escale à Nacaro, qui signe le début des aventures du Condor. Il anime la série Les Déserteurs dans le magazine Pilote de 1981 à 1983 puis, en 1984, il poursuit son parcours avec Les Sirènes de Balarin.
Auteur prolifique, il dessine et scénarise la série Vic Valence dont le tome 1 reçoit en 1987 le prix du meilleur album à Angoulême. La même année, il écrit Le Voyage du bateleur pour le dessin de Dethorey. Après Le Pet du diable, La Passe du manchot, Place des hommes, Exotissimo et Le Filet de Saint-Pierre, il publie en 1998 Les Nanas. Entre 2001 et 2006, les éditions Glénat publient les quatre opus de sa série la plus récente, Zambada, réalisée avec Maltaite au dessin. Au cours de ses dernières années, Jean-Pierre Autheman participe à la vie arlésienne en réalisant notamment des chroniques dessinées pour La Provence et en enseignant aux étudiants de l’école Mopa spécialisée dans l’animation. Par son sens du dialogue et son dessin minimaliste, Jean-Pierre Autheman restera un personnage à part dans le monde de la bande dessinée.
Je me souviens de nos moments passés ensemble Place du Forum à Arles, de nos virées au bar du Nords Pinus, et de tes improvisations au piano… de soirées arrosées ou tu maniais le verbe avec l’énergie du mistral et l’élégance du torero…. De ces instants solaires, sont nés Place des Hommes et le Filet de Saint Pierre, ces deux « romans graphiques » que j’ai eu la chance et la fierté d’éditer chez Glénat… Tu étais pour moi l’incarnation la plus authentique de ce territoire arlésien, qui va des rives du Rhône aux plages de Beauduc…
Tu étais un dialoguiste hors pair, une dessinateur à l’écart des modes qui visait juste et simple.
Je ne peux que recommander à ceux qui n’ont pas la chance de connaitre ton œuvre de lire Place des Hommes et L’Arlésien, cet album passé trop inaperçu paru chez Actes Sud…
Jean Pierre Autheman, Zeus arlésien tu vas me manquer…
Vous évoquez si bien Jean-Pierre, je le connaissais depuis les années 70, les rencontres de la photo, quelques passages chez lui quand je descendais dans le sud, les soirée place du forum, les concerts, je l’ai vu la dernière fois en mai 2019 … lui rendre hommage c’est acheter ses BD découvertes dans Hara-Kiri puis Charlie … tristesse