Avant de travailler pour Capone dans le tome 2, Bessie a passé son brevet de pilote en France et c’est le début de ce tome 3 où on va traverser l’Atlantique pour aller au Crotoy mais sans oublier que la Black Squaw a toujours dans ce tome 3 des comptes à régler avec le Klu Klux Klan. Un mélange des époques avec flash-back. Henriet au dessin et Yann ont su faire de Bessie une héroïne forte, belle et têtue. Une superbe page aéronautique comme le scénariste sait les écrire et comme on les aime. Henriet a un trait parfait qui fait frémir, amplifie la puissance du récit et d’une grande précision dans les moindres détails. A lire en fin d’album ses recherches sur les traces de Bessie à l’école Caudron de pilotage du Crotoy.

Elle fait des cauchemars Bessie. Elle se souvient des cours au Crotoy avec toute une bande de jeunes apprentis pilotes dont François qui ne lui est pas insensible. Dans le ciel passe Bourjade, l’As qui est instructeur à l’école. Mais avant de voler les élèves doivent rouler au sol dans leur Caudron. Paringo, autre As dirige le stage et François se plante. Bessie leur raconte ce que vivent les Noirs aux USA et pourquoi elle a dû venir en France. Mais les vrais vols vont commencer. Elle hérite d’un Caudron difficile surnommée la Grosse Julie mais Paringo la considère comme la meilleure. Pour valider son brevet par la Fédération Aéronautique Internationale elle doit relier Beauvais au Crotoy. Conditions météo lamentables mais Bessie s’en tire à merveille. Ce qui ne sera pas le cas de François quelque temps plus tard.

Un mélange de biographie historique, d’aviation, de romanesque, de remise en perspective du racisme dans le Sud des USA, de la toute puissance du Klan et, on le verra, les débuts de ce qui va devenir le FBI. Normal avec les Capone frères en toile de fond. Elle a du pain sur la planche Bessie qui va gagner son surnom de Black Squaw et un bel oiseau italien à faire voler. A découvrir dans ce tome 3 plus nerveux, cadré que le 2. Et Henriet roi de cette fête graphique. Une impression amusante, le frère de Capone ressemble beaucoup, c’est le moins qu’on puisse dire, à Joseph Joanovici de Il était une fois en France.