Pour faire suite à l’interview de François Boucq il fallait ne pas manquer de se pencher sur les dernières aventures de son héros le Bouncer dont le tome 8 vient de sortir. Un choix cornélien pour le manchot patron du saloon l’Inferno. Alors que, ivre, il faisait une partie de poker, la femme indienne de son barman a été sauvagement assassinée et le bébé qu’elle portait tué lui-aussi. En prime le barman a pris du plomb et les meurtriers se sont enfuis. Mais là où les affaires se compliquent c’est que le psychopathe meurtrier n’est autre que le fils du directeur d’un pénitencier fédéral.
Au Bouncer d’agir. Ou pas. A lui avec un mandat d’arrêt d’aller chercher dans son nid douillet, protégé par papa et maman plus une garde rapprochée, le fiston déjanté. Le Bouncer sait que c’est une mission suicide mais il a de la constance. Et rien à perdre tant il se sent coupable.
Boucq et Jodorowsky ont travaillé souvent à deux sur le scénario qui remet le Bouncer sur une piste sans fin, celle d’un homme qui ne connaîtra jamais la paix, âme damné à qui échappe le bonheur. On y a toutes les ambiances des bons westerns avec cette série qui n’a plus rien à prouver. Le dessin de Boucq est imprégné d’un réalisme travaillé tout en étant souple et naturel. Les personnages sont toujours aussi typés. De beaux espaces naturels, du souffle, un plaisir. La suite dans un an. On laisse le Bouncer dans un sacré pétrin.
Bouncer, Tome 8, To Hell, Glénat, 14,95 €
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