Christian Lax a suivi la piste et l’histoire de l’auteur de Don Quichotte pour écrire la sienne, celle d’un Certain Cervantès, Mike, un ancien Marines qui, déjà disjoncté à la base, revient complètement perturbé d’Afghanistan. Un cow-boy d’opérette qui va aller se battre et perdre une main contre les talibans qui le capturent. Plus dure sera la chute pour celui que désormais l’injustice rend fou.
Mike Cervantès s’engage pour éviter la prison. Son véhicule saute sur une mine en Afghanistan. Prisonnier, blessé, il est échangé, amputé et repart aux USA. Au printemps 2009 c’est le retour at home. Cervantès est incapable de se réinsérer même si on lui fait une main sur mesure. Commence les problèmes avec la police locale, Cervantès a pris l’habitude de ne plus se laisser marcher sur les pieds. Direction la prison et la découverte de son homonyme, le papa de Don Quichotte qu’il va lire. Deux vies qui se ressemblent et Mike finit par devenir un spécialiste en littérature. Quand il sort de prison il devient bibliothécaire mais ne supporte pas que certains ouvrages soient retirés des rayons.
A force de se prendre pour Zorro ou Don Quichotte, Mike Cervantès devient un ennemi public avec le FBI aux fesses. C’est ce parcours d’un chevalier des causes perdues que Lax a tracé avec malice, tendresse, un brin désespéré. Mike Cervantès est attachant, paumé dans son désert physique et moral dans une Amérique toujours plus dure. Christian Lax n’a jamais aimé l’injustice. Son Choucas était lui aussi un redresseur de torts. Ce roman est une œuvre empreinte à la fois de désespoir mais aussi de confiance dans l’homme.
Un Certain Cervantès, Futuropolis, 26 €
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