On savait bien que les éditions Delirium en rupture de Joe Colquhoun ne resteraient pas les bras croisés et allaient nous sortir de derrière les fagots un nouveau petit chef d’œuvre de plus. C’est fait avec Steam Man adapté de Joe R. Lansdale par Mark Allan Miller et Piotr Kowalski au dessin. Une suite à la Guerre des Mondes, des Martiens, des Morlocks et La Machine à explorer le temps, horreur et fantastique font la une de cette super production qui flirte aussi avec le western. Lansdale qui préface le recueil de The Steam Man, homme vapeur de la prairie, est un maître incontesté du polar, on le sait. Avec son géant de métal, on sent qu’il s’est fait un gros plaisir d’où l’efficacité et la réussite de son histoire.
On est dans les plaines de l’Ouest américain. Quand les Martiens ont envahi la Terre William Beadel a conçu The Steam Man, une machine au look d’épouvantail à haut de forme, une tour gigantesque qui marche à la vapeur commandée en son sein par un équipage de trois hommes avec lui, Mike, John et Alfred. Désormais les envahisseurs venus de l’espace vont avoir des soucis. Sans oublier un monstre, un vampire cannibale sorti des entrailles de la Terre, le Cavalier Noir, et les Morlocks, créatures de l’enfer, qui fait des ravages et avec lequel Beadel a un compte à régler. Mais qui est le Cavalier et d’où vient-il ? Pour le vaincre le Steam Man a besoin de se refaire une santé après une chute pour affronter un redoutable concurrent né de l’esprit dément du Cavalier Noir, Abattis.
Du vrai grand spectacle qui dégage dans tous les coins. Science-fiction et vengeance au menu, le tout dans des décors géniaux servis par le dessin de Kowalski. Pas tous les jours que le héros a une tête de Morlock qui lui dévore l’épaule, on va aller au délire gore le plus total, un paroxysme de violence sanglante mais qui colle parfaitement avec la montée en puissance du scénario. Gothique et picaresque The Steam Man, inspiré par des petits romans de poche du XIXe, démarre sympa et explose dans un final impressionnant de réalisme sauvage. Tout est parfaitement dosé. On s’accroche et on découvre une prairie sanglante où Steam Man va essayer de sauver le monde. Pas déçu du voyage.
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