Il y a dans le dessin de Juan Luis Landa qui signe Arthus Trivium dont le tome 2 vient de sortir, un petit côté Renaissance. Personnages au masque tragique et désespéré, corps au physique académique même pour les méchants spectres, cette vision épique de Nostradamus pris au piège de ses prédictions a été une excellente surprise que ce nouvel album vient renforcer par sa redoutable efficacité. On y retrouve les trois anges gardiens de Michel de Nostredame confrontés aux puissances de l’enfer et à un jeune roi qu’il va falloir sortir du pétrin.
Quand il a accueilli le jeune roi Charles IX chez lui, Nostradamus ne savait pas qu’une vieille connaissance pourtant décédée allait revenir du royaume des morts avec une troupe de spectres malfaisants et immortels. Pas content que Nostradamus ait été à l’époque choisi à sa place, Scaliger vient lui demander des comptes et si possible récupérer la sphère qui contient le pouvoir absolu. Avec lui il y a Zagan, un maître démon à grande cape rouge qui s’est fait piéger sur Terre et aimerait bien rentrer en enfer mais il lui faut aussi la sphère. Mais c’est sans compter sur les trois mousquetaires de Nostradamus, Arthus, Angulus et Angélique qui vont faire le ménage parmi ces diaboliques créatures.
Ils ont de grandes dents les spectres blanchâtres et sont terrifiants à souhait. En tournant autour du mythique Nostradamus et de ses prédictions, Raule a bâti un roman picaresque qui mélange fantastique, cape et épée et grande Histoire. On est enlevé par le souffle de cet Arthus Trivium qui fait dans le formel inspiré sans trop compliquer le scénario. Il a un un petit air de Léonard ce bon Nostradamus mais habité par un désespoir qui le rend pathétique au possible. Un belle aventure qui se suit avec envie.
Arthus Trivium, Tome 2, Le troisième magicien, Dargaud, 13,99 €
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