Pour ce tome 2 qui raconte la saga des pilotes de l’Aéropostale, pionniers français des liaisons aériennes dans les années trente, Mermoz a la vedette. Difficile de trouver un pilote plus mythique que lui.Christophe Bec est le scénariste de la série. Il a volontairement fait un choix en ne prenant que deux épisodes de la vie de celui que l’on surnommait l’archange comme il le disait dans une interview en juin dernier à Ligne Claire.

Mai 1930, Mermoz traverse l’Atlantique à bord du « Comte de la Vaux », un hydravion. Face à lui et à son équipage le Pot au Noir, une masse impénétrable d’orages et de turbulences. Il décide de le traverser. La chaleur va lui rappeler le Maroc et, en 1926, l’accident qui va le livrer aux Maures dont il restera prisonnier jusqu’au paiement d’une rançon. Mermoz avait une volonté hors du commun, de ses débuts à Toulouse où il se fait virer par Didier Daurat qu’il a voulu impressionner. Ce sera ensuite les liaisons postales vers le Maroc avec Saint-Exupéry, Reine, Rozès, Ville. Une panne ne pardonne pas que ce soit sur l’Atlantique ou sur le désert. A bord de son Potez 14, Mermoz va pourtant se crasher et tenter de rejoindre à pied son terrain en compagnie de Ataf, guide arabe. La souffrance sera au bout de la route. Comme à bord de l’hydravion dans le Pot an Noir qu’il réussit à passer. Ensuite Mermoz partira en Amérique du Sud. Et le 7 décembre 1937, après un dernier message, ayant voulu à tout prix décoller pour traverser encore l’Atlantique, il disparaît. On ne saura jamais comment.

Christophe Bec a condensé la vie de Mermoz, ce qui peut se comprendre mais résume quand même un peu une épopée riche. Hubinon et Charlier avait sorti un album biographique dont le passage de la Cordillère des Andes par Mermoz et son accident puis son décollage hasardeux. Pour le dessin, Patrick Dumas continue à être très précis, très fidèle aux personnages.

L’Aéropostale, des pilotes de légende, Tome 2, Mermoz, Soleil éditions, 13,95 €