Il a toujours le mot pour rire Robert. « Ça serait moins fatigant si c’étaient les tableaux qui défilent et nous qu’on reste assis ». Bon c’est vrai que pour le 5e Jour au Musée ils vont en arpenter des salles et des couloirs les Bidochon. Avec leur sens inné du raccourci qui tue mais qui a aussi du bon sens. Car l’Art, le grand avec la capitale, ils y ont pris goût et vint tableaux de plus vont venir s’accrocher aux cimaises de leurs envies. Binet illustre en face à face, Patrick Ramade et Pierre Lacôte accompagnent de leur grand savoir les périples picturaux intelligents et savoureux de Robert et Raymonde. Encore un cadeau parfait pour le sapin.
Il aime pas les titres nuls Robert et dès le premier tableau, Quatre personnages autour d’une table des frères Le Nain, il commence à râler. En plus c’est un mystère les brothers car on ne sait pas vraiment comment ils travaillaient. Allons voir Espoir II de Gustav Klimt. La Raymonde elle commence à discuter comme le conservateur du Prado, du Louvre et des Offices réunis : entrelacés de façon onirique dans un patchwork de couleurs tandis que le personnage central qui incarne la maternité… leur redonne espoir. Elle a fumé la moquette Raymonde. Enfin on lui pardonne car c’est bien vu. Comme c’est Noël on fait une pause sur la Nativité de Gérard de Saint-Jean. Le petit Jésus tout nu, Marie aurait pu envoyer un ange faire des courses en ville. Robert il chasse les sièges, le feignant. Allez toujours Noël avec La Sainte Famille de Giambattista Pittoni. Là Jésus on sent bien que c’est lui le patron. Moins rigolo Edvard Munch avec Puberté. C’est pas le pire de l’auteur. Elle est toute nue la pauvrette et avec la clim Raymonde craint qu’elle ne prenne froid.
On en passe et toujours des meilleures mais soyons clairs. L’humour de Binet, la beauté des tableaux, les textes explicatifs qui suivent les œuvres forment un tout d’une forte valeur intellectuelle, une vulgarisation passionnante. On accède en douceur à l’art et l’idée même de cette collection mérite tous les éloges. On feuillette le recueil, on s’arrête sur un tableau, on en lit l’histoire, on se balade au fil des pages comme en fait dans un vrai musée sans pour autant être tributaire d’un sens de visite. Humour en plus mais fin, subtil. Otto Dix pour la fin est un vrai bonheur.
Un 5e Jour au Musée avec les Bidochon, Fluide Glacial, 25 €
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