On est toujours surpris et en attente d’un album d’Olivier Ledroit. Cette fois avec le Troisième Œil il rassemble fantastique, don de synesthésie, être capable de voir les sons pour son héros et des forces indomptables dans un Paris évidemment illuminé. On avait aimé son exposition, Edo chez barbier et Mathon. Ledroit est-il auteur de BD, peintre, illustrateur, ou le tout à la fois ? Diaboliquement inventif depuis Les Chroniques de la Lune noire, Sha ou Requiem, ou encore Wika il y a plus longtemps, Ledroit a créé son monde avec un talent rare. Avec l’acte 1, la Ville Lumière, Ledroit s’est lancé dans une aventure où le dessin est majeur pour se laisser porter par un scénario assez fermé.
Une ouverture sanglante, trois enfants enlevés et Mikaël qui répare les vitraux de Notre Dame, ceux du Moyen-Age avec un morceau d’ultraviolet, là où commence le monde invisible. Il a un don Mikaël, il voit les couleurs et un soir il tente une expérience délicate. Il prend THC et découvre un monde avec un nouvel état de conscience. Les conséquences sont impressionnantes et il est fasciné par les couleurs qu’il voit. A chaque personne la sienne selon état, humeur. Est-il le seul à voir ces symphonies féériques ? le monde dans lequel il est n’est pas sans danger avec des forces occultes prêtes à tout. Un homme peut peut-être lui apporter des réponses.
Le dessin encore et surtout, car ce veilleur de crépuscule, ce gardien d’un temple surréaliste, violent de monstres et de méchants envoûtés est face à un Paris qui joue un rôle primordial. Il faut accepter d’être envoûté par traits et couleurs, tenter de pénétrer l’intrigue et relier les fils dès le départ. Sinon on a un regard baladeur sur des scènes brillantes mais qui pourraient être indépendantes les unes des autres.
Le Troisième Œil, Tome 1, La Ville lumière, Glénat, 20,95 €
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