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Mauvaise réputation, la vérité sur les Dalton

Si Morris n’avait pas redonné vie aux frères Dalton dans Lucky Luke, pas sûr que Joe Dassin en ait fait une chanson, ni que le public français ait découvert ce quatuor d’anciens marshalls US passé de l’autre côté de la barrière. Robert (Bob), Gratton (Grat), William (Bill) et Emmett Dalton sont donc les fameux frères Dalton. Mais c’est à Emmett qu’est consacré par Antoine Ozanam (Wilderness) et Emmanuel Bazin au dessin cette saga des Dalton, Mauvaise réputation (Brassens aurait aimé), leur vraie vie loin de toute légende et qui servira sous la houlette d’Emmett à tourner un film à Hollywood. Sauf que ce n’est pas un facile Emmett mais il a de la mémoire et avec lui c’est tout l’Ouest américain qui revit de belle façon.

De temps en temps il essaye de prier Emmett Dalton et il n’aime pas qu’un inconnu lui colle aux fesses. Il n’a pas que des copains mais cette fois, surprise, c’est un producteur de cinéma John Tackett qui veut lui parler. Il souhaite faire un film sur les frères Dalton et a besoin des souvenirs d’Emmett. Bien qu’il refuse, il lui montre le script déjà écrit. Emmett est consterné. C’est pire que mauvais et écrit par un scénariste qui ne connait rien à l’Ouest. Emmett accepte de travailler pour Tackett et se lance dans le récit des aventures des Dalton. Frank était marshall dans l’Arkansas où il s’est fait tuer. Bob a récupéré le corps de son frère et devient avec Grat à leur tour policiers pour un salaire de misère.

Si la première étape de la saga Dalton est sous la bannière de la loi, la seconde sera celle des entorses puis des braquages. Petit à petit Emmett décrit la montée en puissance de leur ressentiment face à une Justice assez inique. Tout s’accélère même si Emmett tombe amoureux. Les Dalton auraient pu être des Américains bien tranquilles mais l’époque, l’environnement social en a décidé autrement. Un western qui est aussi une description minutieuse des mœurs bientôt rattrapés par la civilisation de cette nouvelle frontière qui va disparaître. Une narration parfaite et un style graphique pour ce premier album de Bazin qui a vraiment beaucoup de charme et d’effets.

Mauvaise réputation, La véritable histoire d’Emmett Dalton, Tome 1, Glénat, 15,50 €

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