Une fin d’après-midi ce 10 décembre 1967, en France dans une ville des Landes, sur Europe 1, tombe l’info. Otis Redding est mort dans un accident d’avion. Escalier déboulé, affolé pour annoncer aux parents qu’Otis ne chantera jamais plus. « Qui ? ». Bon d’accord même encore jeunes ils en étaient toujours aux Platters, Sinatra, Ray Charles et au pire Piaf, alors Otis Redding. Mais quand on a 16 ans en 67, Redding c’est un dieu de l’Olympe, celui qui enchaîne depuis quelques années les tubes les plus extraordinaires de rythm and blues, ceux qu’on trouve sur des 30 cm, les Formidables, sur lesquels les morceaux s’enchaînent sans pause. Une face rock et une slow pour les boums de l’époque. Aretha Franklin, Sam and Dave, Wilson Pickett, Percy Sledge, on en passe. Voilà, Otis Redding c’était et c’est toujours pour cette génération un mythe. Alors découvrir aujourd’hui Otis Redding la soul dans la peau la biographie en BD qui lui est consacrée par Tony Lourenço au scénario, Frédéric Adrian au documentaire et une douzaine de dessinateurs, c’est un bonheur car, oui, même inconditionnel, on n’en savait pas autant sur sa vie, ses origines, ses combats et surtout imaginer un instant ce qu’il serait devenu, vrai génie musical, dont on siffle toujours Sitting on the dock of the bay.
Des années repères, celle de sa naissance en 1941 jusqu’en 1955. Première étape, des parents encore sous l’emprise de petits blancs racistes du Sud. Il est né le 9 septembre 1941. Pearl Harbor n’est pas loin. La famille Redding avec Otis Senior son père part vers la ville. A sept ans il commence à chanter à l’église mais de façon très personnelle, commence à écrire à 13 ans mais son père est malade. Otis Junior doit travailler. mais il sait que la musique et lui ne font qu’un. De 55 à 58 Little Richard est son idole et il le voit sur scène. Mais ce ne sera pas simple et il tente un concours, celui de Gladys Williams. Retoqué car il ne suit pas l’orchestre. Travail acharné et il gagne le concours quatorze semaines de suite. James Brown débute. 1958-59, Jenkins raconte comment il exige d’Otis qu’il apprenne à chanter dans un groupe, il le rejoint pour ensuite Jenkins and the Pinetoppers dont il sera le chanteur. Succès et il se marie avec Zelma. Il va être rapidement une vedette locale et qui monte.
Début des années soixante, la Californie où il se plante, un titre Shout Bamalama, son règne commence. Booker T and the M.G’s, le valet devient roi. These arms of mine, il passe chez Stax, un label, dont les 45 Tours vont franchir l’Atlantique et Altantic, Pain in my heart. Rien ensuite ne l’arrêtera hormis un crash au sommet de sa gloire. Mister Piful, Tramp avec Carla Thomas, les duos avec Aretha Franklin, le grand public l’adopte. En alternant histoires courtes suivies de pages didactiques cette biographie fait mouche. On y retrouve les pochettes des disques qu’on a eu et qui ont tourné sur le Teppaz ou la chaîne Blaukpunkt paternelle. Otis Redding c’était la vie, de la musique « laboratoire de l’âme », des paroles (qu’on ne comprenaient pas toujours) qui apportaient à la foi mélancolie et joie de vivre, tendresse. Émotion et Respect pour toujours.
Otis Redding, La soul dans la peau, Petit à Petit, 21,90 €
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