Même si elles n’ont pas retenu l’attention générale, les Trois Julia méritaient bien qu’on revienne sur leurs destins. On est à Rome bien sûr mais largement après JC, une Rome qui décade ferme et se cherche bien loin de la grande époque de l’Empire. Dans ce tome 2, c’est Julia Soemias qui a la vedette, fille de Julia Maesa, politique avérée, sœur de Julia Domma qui s’est suicidée. Julia Soemias est la mère de Héliogabale qui va devenir empereur car soit-disant fils de Caracalla. Si on a un peu de mal à suivre, il faut dire que ce jeu très soigné de course au pouvoir à tout prix n’est pas nouveau dans cet environnement. Sauf que Héliogabale, un brin tourmenté sur le plan sexuel, ne va pas faire dans le détail, ni sa mère la très tordue Julia Soemias. Des Reines de sang indomptables.
Déjà en fait, puis jeune fille, la jolie Julia Soemias avait du répondant et des libertés avérées pour se servir de son corps. Ce que n’appréciait pas du tout sa chère mère, Julia Maesa. Pour calmer sa fille, elle la fait élever par un eunuque, Gannys. Plus tard, elle aura une relation d’un soir avec Carcacalla, tombe enceinte mais est-il le père ? Quand grandit son fils Héliogabale, grand prêtre de la Pierre noire, c’est le moyen de donner un nouvel empereur à Rome car à priori de sang impérial . Tout ce petit monde arrive dans la capitale de l’Empire et Héliogabale commence par trucider le précepteur Gannys. Pas contente la Julia Maesa qui se fait remettre en place par sa fille la Soemias. On ne joue plus et le pouvoir est désormais entre ses mains même si elle accepte que sa mère gère les affaires de la Cité.
Mais c’est Héliogabale qui remporte la palme, au point de faire passer Néron pour un brave type. Enfin presque. L’empereur et sa mère auront semble-t-il une relation incestueuse. Il épousera un autre homme car il rêve d’être une femme, organisera des bacchanales mais aura une légère tendance à déraper dans le violent. Alors que va-t-il se passer car Rome est aussi la capitale des complots et des assassinats politiques ? Attention une Julia peut en cacher une autre. Luca Blengino et Antonio Sarchione au dessin dénouent les fils tissés par ces trois Julia que rien n’arrêtent. Du drame à l’état pur, de la folie et des larmes, mais les dieux romains n’aiment pas non plus qu’on essaye de les doubler. A suivre dans un dernier tome.
Les Reines de sang, Les Trois Julia, Tome 2, La princesse du soleil invincible, Delcourt, 14,95 €
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