Elle n’avait rien à envier à ses camarades européennes. Au XVIIe siècle, dans le futur Angola moderne, Njinga va tenter de faire un sort aux Portugais coloniaux et s’imposer en finesse mais aussi par l’action. Njinga sera une reine de feu, la lionne du Matamba à laquelle Jean-Pierre Pécau consacre deux albums sur un dessin de Alessia de Vincenzi. Sans états d’âme elle régnera sans partage.
Elle commence par une ambassade envoyée par son roi de frère où on va vite comprendre qu’elle ne va pas se laisser faire par les autorités portugaises. Elle parle au nom de son roi, celui du Matamba, son frère. Njinga ne fait pas non plus dans le dentelle. Elle pourvoie aux besoins en esclaves des Portugais et s’intéresse à la religion catholique. Elle constate que ses ennemis ont fait alliance avec une tribu anthropophage mais propose de se battre contre eux . Sur l’avis d’un père jésuite on va négocier avec Njinga à condition que son frère le roi se convertisse aussi. Mais c’est une longue histoire de pouvoir et de haine que va raconter Njinga au religieux. Son frère a fait le ménage quand il est devenu roi, tuant le fils de sa sœur pour éviter un prétendant au trône. Et l’a rendue stérile. Et Njinga n’a rien oublié quand elle va à son tour nettoyer les écuries.
Elle va mener la danse Njinga dans ce royaume d’Angola, jouant sur tous les tableaux et n’hésitant pas un instant à recourir à la violence voire pire encore. Chef de guerre redoutable, elle va devoir aussi faire face aux tentatives de déstabilisation des Portugais qui veulent mettre en place leur propre roi. Une volonté totale d’indépendance bien avant la lettre, on en saura plus sur son destin exceptionnel de longévité dans le tome 2.
Les Reines de sang, Njinga, La lionne du Matamba, Tome 1, Delcourt, 14,95 €
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