Des Vikings sinon rien, un genre qui a repris très largement du poil de la bête ces dernières années. Le Ravageur est une première dans ce genre pour Eric Corbeyran qui a une fort belle maîtrise du scénario (400 déjà) en toute circonstance associé cette fois à Nicolas Bègue au dessin, un artisan de qualité comme le qualifie son scénariste. Et dont le coup de crayon réaliste vivifie le récit contrairement à bien des BD intellos et prétentieuses. Or donc, retour vers les terres brumeuses et glacées du Nord avec le Ravageur qui va les quitter pourtant pour des horizons plus accueillants mais tout autant dangereux.
Sur la Terre du Milieu on se tue joyeusement. Le père de Gunnar, Biôrn, est tué au combat qui lui a raconté enfant les légendes de Niflhem, terre des morts gardées par un chien monstrueux, Garm. Désormais Leid et Gunnar sont orphelins. Leid ne veut pas comme Gunnar, le venger et c’est lui qui doit succéder à son père. Mais Leid a été lâche pendant le combat où son père est mort. Solveig est promise à Leid mais c’est Gunnar qu’elle aime et avec lequel, accompagné de son ami Conrad, elle s’enfuit en bateau emportant une parti du butin du dernier raid. Leid envoie à leur trousses Holgir et ses hommes. Il doit tuer Gunnar.
On flirte avec Corneille et Shakespeare. Drame parfait qui monte en puissance pour atteindre un paroxysme sans retour possible. Des voyages de Byzance à Kiev aussi pour ce Ravageur combattant insatiable et ses démons qui pourrait bien emprunter les chemins du Niflhem. Le Ravageur va se trouvé confronté à d’autres cultures mais son destin est lié pour toujours à la violence la plus cruelle. A moins que ses rêves ne le portent vers la rédemption ? Avec Corbeyran on change de contexte et il ouvre d’autres voies passionnantes que Nicolas Bègue emprunte graphiquement de belle façon.
Le Ravageur, Tome 1, La hache et le rêve, Robinson, 14,95 €
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