Une histoire de plantation, d’esclaves, d’amours plus ou moins impossibles, de drames, on ne cache pas qu’Autant en emporte le vent n’est pas très loin. Le personnage principal de Louisiana y fait référence dès les premières pages de cette saga à la fois classique et novatrice, atypique. L’histoire d’une famille, d’une époque dans un cadre qui malgré toutes les horreurs de l’esclavage reste un bijou architectural de Oak Alley à Nottoway ou Laura plantation, pétri d’histoire et de mystère envoûtant. Sans oublier le vieux quartier de New Orleans. Une balade violente et mouvementée mais dans un cadre de rêve.
Louise est une grand-mère attentive en ce début des années soixante. Ses filles et petites-filles veulent que Louise leur raconte l’histoire de la famille. Elle décide de dicter à Mazel, sa gouvernante noire, les souvenirs familiaux d’un temps ancien, celui de la Louisiane vers 1805. Sa famille d’origine française possède la plantation de Pointe-Coupée. Joséphine est la fille du propriétaire. Elle est ouverte et a une amie noire, Maly. Ce que lui reproche son frère, Antoine, qui tyrannise ses esclaves comme son père Augustin, brutal et alcoolique. Pendant la soirée d’inauguration de sa plantation, Augustin se fait rabrouer par sa femme qui apprend que les planteurs ont souvent des maîtresses esclaves. Avec sa fille Joséphine, elle commence à craindre son mari. Joséphine découvre que Maly a été promise à son frère comme première aventure sexuelle. Elle décide de l’aider à fuir avec une amie.
C’est avant tout le rôle des femmes, noires et blanches dans cette histoire qui soutient le scénario de Léa Chrétien empreint d’attachement aux lieux décrits. Joséphine, on le comprend, sera le fil rouge, Antoine son frère le méchant comme la plupart des hommes. On y ajoute le vaudou des bayous, une prêtresse efficace. Les comptes vont se régler au moins provisoirement car tout est relancé par des évènements imprévus. La suite sera sûrement très musclée, retour de flammes. Le dessin de Gontran Toussaint (La Mort du Che) est dans la lignée de Rossi ou Meyer. Difficile en fait de sortir des rails graphiques du genre. Beaux paysages et ambiances suggestives.
Louisiana, la couleur du sang, Tome 1, Dargaud, 14 €
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