Un dernier tome, le 3, pour cette fresque qui traite de la guerre de l’opium menée par la France et l’Angleterre contre la Chine en 1860. L’opium coule à flots mais la France et l’Angleterre veulent en avoir les bénéfices. Laowai a pour héros un jeune soldat qui va rapidement pencher pour la Chine. François Montagne, soldat de la coloniale, et son ami Jardin, fils naturel du général qui commande l’expédition, ne sont pas près de revoir le pays. La route jusqu’au Palais d’été est encore longue. Alcante, Laurent-Frédéric Bollée et Xavier Besse ont maîtrisé une série à la fois historique et romanesque bien documentée avec pour cadre un évènement authentique largement méconnu.
Montagne a trop goûté à l’opium. Il sait, en plus, que le sergent Marais trafique cette drogue. Dangereux. La ville de Dagu est tombée. Le général Montauban les envoie avec Jardin son fils, accompagner des ambassadeurs pour discuter de la paix avec les Chinois. La journaliste Valentine, amie de Hugo, a écrit un papier à charge contre l’expédition, ses trafics et ses destructions, pillages ou massacres. Pour le sergent Marais, accompagner l’ambassade est le moyen de faire d’une pierre deux coups. Se débarrasser de Montagne et obéir aux ordres pour donner un motif à la France de poursuivre sa guerre en Chine jusqu’à la victoire grâce à sa supériorité en armement. Mais comment réussir à affaiblir Montagne ? L’opium bien sûr.
On reste muet sur tous les évènements qui vont marquer la longue marche. Puis bientôt, la fin de l’empire chinois. Et il y en a. Montagne, Jardin, la Chinoise veuve d’un Français, un général chinois Linquin, la bataille de Palikao, Bollée et Alcante ont su avec mesure mener leur triptyque. Le pillage du Palais d’été reste un « fait d’arme » peu glorieux habilement retourné par l’armée. Il ne reste plus à Montagne qu’à succomber au mal jaune comme disait Lartéguy.
Laowai, Tome 3, La Chute du Palais d’été, Glénat, 14,95 €
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