Des macaques qui nous ressemblent. Beaucoup. Une fable animalière qui va valoir les foudres divines à Krassinsky mais à qui il sera largement pardonné pour son humour certes noir et pour son sens de la dérision qui dégomme à grands coups de serpe les religions. Le Crépuscule des idiots ne sera pas aussi celui de dieu mais, après tout, si nous sommes tous des créatures à son image, il y a bien un moment où il y a eu dérapage. On en a la preuve tous les jours. Un grand moment de savoureuse philosophie existentielle.
Un macaque envoyé dans l’espace revient dans sa capsule sur Terre et atterrit au Japon ou similaire. L’ordre des choses va en être bouleversé. Le clan des macaques de Taro, dictateur effréné, est composé de deux clans, les fidèles qui trempent leurs fesses dans une source d’eau chaude et les autres qui se gèlent. Nitchi a des vues sur la compagne de Taro et se fait virer. Arrive le singe des étoiles dans sa combinaison et Nitchi le sauve. Venu d’ailleurs il comprend vite qu’il a à faire à des abrutis. Il invente Diou, maîtres de l’univers, et raconte son voyage dans l’espace. Les macaques ont désormais un prophète et une religion naissante. Il est doué le prophète, crée le baptême, pendant que Taro tente de récupérer ses troupes subjuguées par le divin.
On ne peut pas tout dire de ce pamphlet subtil et dramatique car très vrai sur les errements des sentiments humains dès que l’on parle ou on touche à la religion. Les macaques ne sont pas plus crétins que des humains, aussi violents, manipulateurs. On est accroché par ces pages, ces destins que raconte Krassinsky. Diou a réponse à tout. Il existe et les macaques l’ont rencontré. Une leçon de texte à méditer.
Le Crépuscule des idiots, Casterman, 25,95 €
Articles similaires