On connaît le nom. Mais très mal l’homme. Auguste Blanqui a été un authentique révolutionnaire, un républicain sans « dieu ni maître ». Une formule reprise pour titre de l’album que publie Casterman. Blanqui a passé la majeure partie de sa vie en prison, détenu politique craint et redouté.
Quand en 1877 le journaliste Aurélien Mercadet entre dans la cellule d’Auguste Blanqui il est reçu comme un intrus. Écrire un reportage sur Blanqui c’est comme vouloir apprivoiser un fauve. Blanqui est un révolutionnaire qui a toujours défendu la violence dans son combat. Résultats, procès et prison scandent sa route. Dans les journaux qu’il lance c’est la même démarche. De Charles X à Louis-Philippe et à la Commune, Blanqui se bat. Et prend les coups que son attitude intransigeante lui vaut. Le dialogue entre le jeune journaliste et le vieux rebelle est un livre d’Histoire. Blanqui, surnommé l’Enfermé, sortira de prison en 1880, créera un nouveau journal, qui s’appellera Ni Dieu ni maître, bien sûr.
Loïc Locatelli Kournwsky et Maximilien Le Roy trace le portrait d’un honnête homme qui jamais ne renoncera ni ne reniera sa ligne politique. On peut ne pas être en accord avec ses idée, extrêmes et violentes. Reste le courage, l’abnégation que montre parfaitement l’ouvrage auquel le dessin sans faux-semblants apporte un ton authentique. On suit avec beaucoup d’intérêt ce destin oublié mais qui ne manquait pas de panache.
Ni Dieu ni maître, Auguste Blanqui, l’enfermé, Casterman, 23 €
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