Avec cette certitude qui a fait des États-Unis des années soixante-dix un grand Satan, interventionniste, sûr de lui, coupable de coups d’état sanglants, de guerre perdue et inutile au Vietnam, Kissinger, pourtant Prix Nobel de la Paix, a été l’un des plus redoutables adversaires de tout régime qui pouvait sortir de la ligne politique américaine. Et sans états d’âme.
Retour au Chili en 1973 quand Kissinger décide avec l’appui de la CIA qu’Allende est un ennemi des USA et qu’il doit être éliminé. Que la plaisanterie socialiste chilienne peut s’étendre à toute l’Amérique du Sud.
Qui, même aujourd’hui, ne se souvient de la dernière photo d’Allende, mitraillette au poing devant le palais présidentiel de la Monedad ? Avant que Pinochet n’écrase sous sa botte toute liberté, Allende avait sa garde rapprochée dont une poignée de jeunes femmes dont cet album nous raconte la tragique histoire.
Ami Vaillancourt au scénario, Bruno Rouyère au dessin se sont associés pour Kissinger et nous, le destin de Clara, Anastasia, Rosa et Mina qui iront s’entraîner en 1969 dans un camp de la guérilla bolivienne avant de revenir au Chili. Seule Clara sera garde du corps d’Allende. Les trois autres filles dont Mina, son père est général, vivront le coup d’état. Traîtrise, dénonciation, mort violente, ce premier tome permet de ne pas oublier ce qu’a été ce 11 septembre 1973 à travers ces personnages forts, courageux et innocents. Le récit est basé en partie sur une expérience vécue. A lire absolument.
Kissinger et nous, Glénat, 21,50 €
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